Nouvel an Amazigh : Le programme des festivités arrêté
La ville de Beni-Abbes se prépare à devenir, du 10 au 12 janvier 2026, l’épicentre des festivités officielles marquant l’avènement de l’année amazighe 2976. Le programme de ces célébrations nationales a été définitivement arrêté lors d’une réunion de la commission nationale organisatrice, qui s’est tenue mercredi soir en présence du wali de Beni-Abbes et du président de l’Assemblée populaire de wilaya. Cette édition promet d’être particulièrement riche, alliant dimension culturelle, artistique et académique, tout en consacrant la reconnaissance institutionnelle de l’identité amazighe dans le cadre constitutionnel algérien. Le secrétaire général du Haut-Commissariat à l’amazighité, Si El-Hachemi Assad, a annoncé jeudi que le programme validé comprend une série d’activités pensées pour mettre en lumière la profondeur historique et la vivacité contemporaine de la culture amazighe. Au cœur de ces festivités figurent des rencontres académiques consacrées au thème « Dimension historique et civilisationnelle de la fête de Yennayer », qui permettront aux chercheurs, intellectuels et passionnés d’explorer les origines millénaires de cette célébration ancrée dans le calendrier agraire berbère. Ces échanges scientifiques constitueront un moment privilégié pour approfondir la réflexion sur la place de Yennayer dans la construction de l’identité nationale algérienne et son rôle dans le dialogue interculturel méditerranéen.
Le volet artistique occupera également une place centrale dans ces trois journées de célébration. Des spectacles mettant en valeur les expressions musicales, chorégraphiques et théâtrales amazighes de différentes régions du pays sont programmés, offrant au public un voyage à travers la diversité des traditions amazighes algériennes. Ces représentations seront complétées par des expositions d’artisanat traditionnel et de métiers ancestraux, véritables témoignages de la richesse du patrimoine amazigh national et de son rayonnement à travers les siècles. Tapis, bijoux, poteries et objets du quotidien illustreront le génie créatif des communautés amazighes et leur contribution inestimable au patrimoine culturel algérien.
L’un des temps forts de ces festivités sera sans conteste la cérémonie de remise de la sixième édition du Prix du président de la République pour la littérature et la langue amazighes. Instituée par décret présidentiel, cette distinction vise, selon Si El-Hachemi Assad, à « valoriser la créativité et à promouvoir la langue amazighe dans toutes ses variantes à travers le territoire national, conformément aux dispositions de la Constitution ». Cette reconnaissance officielle traduit la volonté des autorités de soutenir la production littéraire en tamazight et d’encourager les écrivains, poètes et chercheurs qui œuvrent à l’épanouissement de cette langue aujourd’hui constitutionnellement reconnue comme langue nationale et officielle aux côtés de l’arabe. Le programme prévoit également la participation de délégations représentant plusieurs wilayas du pays, illustrant la diversité des expressions culturelles amazighes du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest de l’Algérie. Cette présence multiregionale symbolise l’unité dans la diversité qui caractérise l’amazighité algérienne, qu’elle soit kabyle, chaoui, mozabite, targui ou zénète. Les échanges entre ces différentes composantes permettront de renforcer les liens de solidarité et de fraternité qui unissent les Algériens autour de leur patrimoine commun.
Dans une dimension prospective, des cérémonies de signature d’accords de jumelage sont inscrites à l’agenda, notamment entre les communes d’Igli, relevant de la wilaya de Beni-Abbes, et de Beni-Haoua dans la wilaya de Chlef, ainsi qu’entre Beni-Abbes et Aït-Abbas dans la wilaya de Béjaïa. Ces partenariats territoriaux visent à tisser des liens durables et à favoriser les échanges culturels, économiques et sociaux, contribuant ainsi au renforcement de la cohésion nationale à travers la valorisation du patrimoine amazigh.
Mohand S.

