L’entité sioniste reconnait le Somaliland : Hamas met en garde contre un projet de déportation des Palestiniens
Le mouvement de résistance palestinien Hamas a lancé samedi une mise en garde solennelle contre un projet de déportation forcée des habitants de Ghaza vers le Somaliland, après la reconnaissance mutuelle entre cette administration séparatiste et le gouvernement israélien dirigé par Benjamin Netanyahu, qualifiant cette initiative de précédent dangereux aux implications stratégiques régionales.
Dans un communiqué diffusé par les médias locaux, Hamas a exprimé sa position sans équivoque. « Nous rejetons et condamnons dans les termes les plus fermes ce qu’a annoncé l’administration séparatiste de la région du Somaliland concernant l’échange de reconnaissance avec l’entité sioniste criminelle, et nous le considérons comme un précédent dangereux et une tentative inacceptable d’acquérir une légitimité fallacieuse auprès d’une entité fasciste occupant la terre de Palestine et la première qibla des musulmans, impliquée dans des crimes de guerre et un génocide, et confrontée à un isolement international croissant », a déclaré le mouvement dans son communiqué. La déclaration du Hamas souligne avec force le rejet catégorique de toute tentative visant à instrumentaliser cette reconnaissance dans le cadre d’une stratégie de déplacement démographique. « Nous affirmons notre rejet total des plans d’occupation visant à déporter notre peuple de force, y compris l’utilisation du Somaliland comme destination pour les habitants de Ghaza », a insisté le mouvement de résistance, alertant sur les véritables intentions derrière cette manœuvre inattendue. Selon le communiqué, le recours du gouvernement de Netanyahu à la reconnaissance d’une administration séparatiste en Somalie témoigne de la profondeur de l’isolement international dans lequel se trouve I’entité sioniste, conséquence directe des crimes de génocide perpétrés contre le peuple palestinien dans la bande de Ghaza.
Le mouvement de résistance a également salué la position des pays arabes et islamiques qui ont condamné cette reconnaissance, soulignant qu’elle viole le droit international et menace l’unité et la souveraineté de la Somalie. Hamas a mis en garde contre les politiques sionistes visant à déstabiliser les États arabes, à s’immiscer dans leurs affaires intérieures et à servir les ambitions coloniales plus larges israéliennes dans la région.
Les violations sionistes s’intensifient à Ghaza
Sur le terrain, la situation demeure catastrophique et continue de se détériorer malgré l’accord de cessez-le-feu censé être en vigueur depuis le 11 octobre dernier. L’armée d’occupation israélienne poursuit méthodiquement ses violations de cet accord fragile, avec de nouveaux bombardements aériens et d’artillerie frappant diverses parties de l’enclave palestinienne assiégée. Samedi matin, des navires de guerre israéliens ont ouvert le feu en direction de la côte ouest de la ville de Ghaza, selon l’agence de presse palestinienne Wafa. Les avions de l’occupation continuent par ailleurs de démolir des bâtiments à l’est des quartiers de Zeitoun et de Touffah dans la ville de Ghaza, ainsi que dans les camps de Maghazi et de Nuseirat au centre de l’enclave. Les zones orientales de la ville de Khan Younès, au sud de Ghaza, ont également été la cible de tirs aériens.
Le bilan humain de cette agression génocidaire atteint désormais des proportions effroyables. Selon les autorités sanitaires palestiniennes, le nombre total de martyrs s’élève à 71 266 et celui des blessés à 171 219 depuis le 7 octobre 2023, en majorité des femmes et des enfants. Depuis l’entrée en vigueur théorique du cessez-le-feu le 11 octobre, 414 Palestiniens ont été tués et 1 142 autres blessés, tandis que 679 corps ont été récupérés des décombres. Des sources médicales ont indiqué samedi que 29 martyrs, dont 4 nouveaux et 25 récupérés, ainsi que 8 blessés sont arrivés dans les hôpitaux de Ghaza au cours des dernières 48 heures. Un nombre indéterminé de victimes demeure encore enseveli sous les décombres ou gisant sur les routes, inaccessibles aux équipes d’ambulances et de défense civile.
Montée de la violence en Cisjordanie
En Cisjordanie occupée, l’étau de l’occupation se resserre davantage sur les populations civiles. Samedi matin, l’armée d’occupation a fermé les entrées de plusieurs villages et villes au nord et à l’ouest de Ramallah, instaurant un véritable état de siège. Les forces d’occupation israéliennes ont bloqué la porte principale du village de Ni’lin et celle menant au village de Kharbatha Bani Harith, empêchant les citoyens et les véhicules d’entrer ou de sortir. Le poste de contrôle militaire d’Atara a été fermé dès les premières heures, perturbant gravement la circulation des Palestiniens se déplaçant entre les villages et villes du nord-ouest et de l’ouest de Ramallah. Selon un rapport publié en octobre par la Commission de résistance au mur et aux colonies, le nombre total de barrières permanentes et temporaires divisant les terres palestiniennes a atteint 916, dont 243 portes en fer érigées après le 7 octobre 2023. Les raids et arrestations se sont multipliés dans plusieurs régions. À Naplouse, les forces d’occupation ont pris d’assaut les camps d’Al-Aïn et d’Askar Al-Jadeed, se déployant dans les ruelles et perquisitionnant des maisons. À El-Khalil, huit Palestiniens ont été arrêtés dans la ville de Dura et les villages d’Abdo et Marish, leurs maisons fouillées et leur contenu détruit, tandis qu’ils subissaient de sévères passages à tabac. Les forces d’occupation ont imposé un couvre-feu sur les quartiers de Jaber, Al-Salaymeh et Wadi Al-Hussain sous prétexte de sécuriser l’accès des colons à la mosquée Al-Ibrahimi.
La violence des colons s’ajoute à celle de l’armée. À l’entrée de Bil’in, à l’ouest de Ramallah, des colons ont attaqué des véhicules palestiniens sur la rue principale. À Khirbet Yarza, à l’est de Tubas, plusieurs agriculteurs ont été arrêtés et détenus pendant des heures alors qu’ils tentaient de cultiver leurs terres, avant d’être agressés par des colons qui les ont empêchés d’accéder à leurs propriétés. La Commission de résistance du mur et des colonies a recensé 2 144 attaques menées par les forces d’occupation et les colons au cours du seul mois de novembre, concentrées principalement dans les gouvernorats de Ramallah avec 360 attaques, El-Khalil avec 348, Beit Lahem avec 342 et Naplouse avec 334.
Au Liban, les violations israéliennes se poursuivent également. La Force intérimaire des Nations unies au Liban a dénoncé des tirs de l’armée d’occupation israélienne à proximité de ses positions dans le sud du pays. Samedi matin, des tirs d’armes lourdes ont visé les abords d’une patrouille de la FINUL déployée dans le village de Bastara, blessant légèrement un soldat du maintien de la paix souffrant d’un traumatisme auditif. Un incident similaire s’est produit à Kfar Chouba, dans le gouvernorat de Nabatiyé. La FINUL a rappelé qu’elle informe systématiquement l’entité sioniste de ses patrouilles conformément aux procédures établies, et que toute attaque contre ses soldats constitue une violation grave de la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies.
Lyes Saïdi

