Huitième édition du Festival de musique Aroubi : Blida rend hommage à Mohamed Toubal
La ville de Blida a accueilli vendredi soir l’ouverture de la huitième édition du Festival de la chanson et de la musique Aroubi, en présence d’un public nombreux venu célébrer cet art populaire authentique ancré dans le patrimoine musical algérien.
L’événement, qui se déroule sous le haut patronage du ministère de la Culture et des Arts, a été inauguré lareprésentante de la ministre de la Culture, et Djamel Eddine Heshas, wali de Blida. Cette édition revêt une dimension particulière puisqu’elle est dédiée à la mémoire de Mohamed Toubal, figure emblématique de l’Aroubi originaire de Blida, décédé le 31 juillet 1993 à l’âge de 48 ans. Cet hommage témoigne de la volonté des organisateurs de perpétuer la mémoire des artistes qui ont façonné l’identité musicale de la région. Dans l’allocution lue en son nom, la ministre de la Culture et des Arts, Malika Bendouda, a souligné l’importance historique de Blida dans la préservation de cet art. « La ville de Blida est le berceau de l’art Aroubi authentique qui s’est transmis de génération en génération jusqu’à devenir partie intégrante de son identité culturelle, et elle a contribué à le consacrer comme un art raffiné qui reflète le pouls de la société », a-t-elle déclaré. Elle a également insisté sur la portée symbolique de cette édition commémorative, affirmant que « rendre hommage à l’artiste défunt Mohamed Toubal, l’une des figures majeures de ce genre de musique andalouse et cofondateur de l’association culturelle El Nedjma, n’est pas seulement un geste de fidélité, mais un acte culturel conscient qui consacre la culture de la reconnaissance ». Selon elle, cette démarche « exprime une vision qui s’inspire du passé pour construire le présent et envisager l’avenir, et qui établit un lien entre la poésie populaire en tant qu’art authentique et les valeurs de révolution, d’héroïsme et de dignité nationale ».
La cérémonie d’ouverture a également été marquée par plusieurs hommages significatifs. Outre la famille de Mohamed Toubal, les organisateurs ont tenu à distinguer Mohamed Belghribi, auteur et parolier prolifique dont les compositions ont marqué la scène musicale de Blida. Parmi ses œuvres les plus célèbres figurent « Quand Blida était remparts et portes », interprétée par feu Mohamed Toubal, et « Joyau de l’Algérie, Blida la parfumée », chantée par feu Rachid Nouni.
Le théâtre Mohamed Touri, qui accueillait cette soirée inaugurale, affichait complet. Les familles venues en nombre ont pu apprécier des performances artistiques de qualité proposées par l’association culturelle El Ouedadia et l’association culturelle et artistique Dar El Gharnatia de Koléa. L’artiste Manel Gharbi a particulièrement marqué les esprits par son interprétation qui a su raviver l’atmosphère authentique de la chanson Aroubi, suscitant l’enthousiasme du public.
Le commissaire du festival, Mohamed Belarbi, a précisé les objectifs de cette édition en expliquant qu’elle se concentrera, comme les précédentes, sur la mise en valeur des jeunes talents émergents. « Chaque soirée du festival offrira aux nouveaux artistes l’opportunité de participer au concours artistique organisé », a-t-il indiqué. Il a également lancé un appel aux familles pour qu’elles assistent aux différentes soirées qui seront animées par un large éventail d’associations culturelles et d’artistes spécialisés dans la chanson et la musique Aroubi.Selon les organisateurs, ce festival, qui se clôturera mercredi prochain au Palais de la culture Moufdi Zakaria à Alger, poursuit plusieurs ambitions majeures. Il vise à encourager les jeunes talents, à renforcer la présence de la chanson Aroubi dans le paysage culturel algérien, et à créer un espace artistique intergénérationnel qui contribue à l’ancrage de l’identité culturelle nationale. Cette manifestation s’inscrit ainsi dans une démarche de transmission patrimoniale tout en offrant aux nouvelles générations les moyens d’enrichir et de renouveler cet héritage musical séculaire.
Mohand Seghir
