80 partenariats conclus en 2025 : Des laboratoires de recherche aux unités de production
Lors de la Conférence nationale des établissements publics à caractère scientifique et technologique tenue lundi au siège du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, le ministre Kamel Baddari a dressé un bilan ambitieux de l’année écoulée, marquée par l’intégration croissante des centres de recherche dans le tissu économique national. Avec 80 partenariats exécutifs conclus, des milliers de projets innovants labellisés et la création de centaines d’entreprises issues de la recherche, l’Algérie affiche sa volonté de faire de la science un véritable moteur de développement économique.
Présidant les travaux de cette conférence, Kamel Baddari a affirmé que « la recherche scientifique est devenue un véritable levier de l’économie nationale innovante et un moteur de création de richesse et d’emplois, à travers le renforcement du partenariat avec les secteurs économiques ». Cette transformation s’inscrit dans la continuité des engagements du président de la République et de sa vision en matière de développement. Le ministre a souligné que depuis trois ans, la recherche scientifique algérienne s’est résolument tournée vers le soutien à l’économie nationale, marquant une rupture avec une conception purement académique de l’activité scientifique. Les chiffres présentés témoignent d’une dynamique sans précédent. Le ministre a annoncé la mise en place de « 80 partenariats exécutifs fondés sur des projets innovants, dans le cadre de l’intégration des établissements de recherche dans les projets économiques ». Cette volonté de rapprocher le monde de la recherche et celui de l’entreprise s’est également concrétisée par « la création de 77 équipes de recherche mixtes réparties sur 676 programmes de recherche et de 134 incubateurs d’entreprises, ayant attiré des investissements estimés à 2,8 milliards de dinars ». Ces structures constituent autant de passerelles entre les laboratoires et le marché, permettant de transformer les découvertes scientifiques en opportunités économiques concrètes. L’année 2025 a également été marquée par une explosion de la production scientifique valorisable. Le ministre a fait état de « 539 travaux de recherche scientifique dans le domaine de la valorisation des résultats de la recherche, en hausse de 31% par rapport à 2024 ». Cette progression spectaculaire s’accompagne d’une diversification des projets avec 335 projets de recherche nationaux, dont 251 d’envergure internationale, ainsi que 1.374 projets de recherche innovants labellisés et 133 projets de recherche thématiques. Le dynamisme de l’innovation se mesure également au dépôt d’environ 3.249 brevets d’invention, signe d’une recherche de plus en plus orientée vers des applications concrètes. La conversion de ces résultats de recherche en activités économiques constitue l’un des succès les plus tangibles de cette politique. Le ministre a annoncé la création de 2.611 micro-entreprises économiques, 310 start-up et 340 filiales économiques. Certaines filiales relevant de trois centres de recherche ont même franchi une étape symbolique en étant introduites à la Bourse d’Alger, témoignant de leur maturité économique et de leur potentiel de croissance. Les domaines prioritaires de cette recherche orientée vers l’économie reflètent les enjeux stratégiques du pays. Sur les 335 projets de recherche en cours, 101 concernent la sécurité énergétique, 133 la sécurité alimentaire et 101 le domaine de la santé, trois secteurs cruciaux pour le développement national et la réduction de la dépendance aux importations.
La conférence a également été l’occasion de concrétiser de nouveaux partenariats. Trois conventions de coopération ont été signées, dont deux par le Centre de recherche scientifique et technique sur les régions arides avec l’Entreprise de développement des cultures agricoles stratégiques et l’Algérienne des viandes rouges, portant sur le développement des aliments pour bétail et l’engraissement du bétail. Une troisième convention entre le Centre de développement des technologies avancées et l’Etablissement de gestion des services aéroportuaires d’Alger concerne l’éloignement des oiseaux des aéroports à l’aide de rayons laser, illustrant la diversité des applications technologiques issues de la recherche. Pour Kamel Baddari, cette conférence vise à « évaluer 12 mois de recherche scientifique et de développement technologique à partir de données exactes et d’indicateurs clairs ». Elle constitue également « une plateforme nationale de concertation, de coordination et de renforcement de la culture de l’innovation chez les chercheurs », tout en favorisant la coopération internationale dans le cadre des priorités nationales.
Lyna Larbi

