Pr. Ahmed Dekhinissa, spécialiste en droit constitutionnel : « Impliquer les collectivités locales dans la relance économique »
« La réunion Gouvernement-walis, prévue aujourd’hui et demain intervient comme une suite logique et un aboutissement objectif des décisions contenues dans le dernier plan d’action du gouvernement qui a eu la franchise du Parlement », a affirmé, jeudi à la radio nationale Chaîne 1, le spécialiste du droit constitutionnel, le professeur Ahmed Dekhinissa. Ce dernier a expliqué que « cette dernière vise à donner une dimension locale, nationale à ce plan du gouvernement visant à asseoir la bonne gouvernance et le développement durable ».
La relance économique et l’équité dans le développement, ajoute le Pr. Ahmed Dekhinissa, sont des éléments clés de ce plan qui est d’une dimension nationale et régional d’autant plus que le gouvernement entend passer à une vitesse supérieure dans la numérisation de tous les domaines de la vie avec notamment la numérisation des activités du gouvernement. « De nombreux ministères sont d’ailleurs passés à une étape avancée de cette démarche avec la numérisation de l’administration lancée par le ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales », note le spécialiste qui a relevé qu’« avec les avancées réalisées dans ce domaine, l’Algérie a été l’étape du Big Data national ».Au chapitre du rôle des collectivités locales dans la mise en branle de ce plan d’action, le Pr. Ahmed Dekhinissa a relevé que la gestion au niveau local est une clé importante de la gouvernance. L’organisation des prochaines élections locales, le mois de novembre 2021, entre justement, explique-t-il, dans ce cadre étant donné que le gouvernement compte mobiliser l’élite et la jeunesse pour mettre sur pied des assemblées composées d’élus pétris de compétences et surtout de volonté de servir la collectivité. « Les lois régissant les collectivités locales sont des atouts qu’il faudra mettre à profit car pour l’instant, ces collectivités qui devaient être le moteur du développement se sont avérées n’être que des entraves à cet élan à cause de l’absence de vision claire et de projet tracé », a-t-il également expliqué. Le Pr. Ahmed Dekhinissa estime par ailleurs que « l’arsenal juridique régissant la gestion des collectivités locales recèle un potentiel énorme en lois mais il y avait absence d’acteurs locaux ». Un vide, ajoute-t-il, comblé heureusement par les prérogatives des walis qui coordonnent avec les élus locaux. Sur un autre plan, le spécialiste a expliqué que « la lenteur et la complexité des procédures administratives ont fait que la gestion locale prend du retard notamment dans le lancement et le déroulement des projets de développement local ». Ce qui, ajoute-t-il, « a empêché les collectivités locales de consommer les budgets alloués à de nombreux projets ». Pour plus d’efficacité, les financements ne sont pas suffisants car il faut aussi de l’innovation basée sur les compétences locales.
Akli Amor