Disparités de développement persistent dans les zones d’ombre : «Les investissements publics ont manqué d’efficience»
Le Premier ministre et ministre des Finances a souligné hier, lors de son intervention à la réunion gouvernement-Walis que des disparités de développement persistaient dans les zones d’ombre. Il met en avant le manque d’efficience des investissements publics en raison de l’absence d’une approche du développement centrée sur la wilaya et propose une nouvelle approche de développement intégré qui s’articule autour de trois axes.
AïmeneBenabderrahamanea dans ce sens souligné que l’État a consenti d’importants efforts financiers et d’investissements publics dans le cadre des programmes communaux de développement et les programmes complémentaires pour les wilayas. Il a ainsi précisé que l’État a mis en place unprogramme d’investissement d’une valeur de plus de 18 mille milliards de DA au cours de la dernière décennie, dont 6.882,72 milliards de DA pour les wilayas, ce qui représente 36,7% du programme d’investissement public.Les programmes de développement communaux se sont également élevés à 877,84 milliards de DA, soit 12,8% de l’enveloppe financière totale en faveur des collectivités locales. Même s’il note que ces programmes et projets ont permis d’enregistrer des résultats positifs en améliorant le cadre de vie, en réduisant les disparités et en compensant les déficits sectoriels enregistrés, il soulève certaines lacunes. Le Premier ministre a ainsi expliqué que l’analyse de certains indicateurs liés aux ressources humaines, à l’étendue de la scolarisation, aux infrastructures, à la santé, au degré de couverture énergétique et au chômage, ainsi qu’à la disparité de développement dans les zones reculés et les zones d’ombre », indique que les investissements publics manquaient d’efficience en raison de l’absence d’une vision pour le développement des wilayas, ce qui a conduit à la concentration des activités et au manque de ressources locales et à l’insuffisance d’incitations à l’investissement.
Il a ainsi mis en avant la nouvelle vision en matière de développement local intégré, lequel est, dit-il, au premier plan des préoccupations des pouvoirs publics, dans l’objectif, notamment de réduire les disparités régionales et préserver la cohésion sociale.
A cet égard, il a rappelé que les objectifs fixés en matière de développement local en termes d’avantages sociaux et économiques ciblés s’articulent autour de 3 axes principaux : le renforcement de l’appareil administratif local, l’accompagnement de la politique d’équilibre entre les wilayas et la satisfaction des besoins des citoyens.A cet égard, il estime que les collectivités locales doivent faire progresser les zones rurales et stopper l’exode rural, maîtriser le développement urbain, orienter les efforts de l’Etat vers les communes défavorisées et inciter les collectivités locales à subvenir à leurs besoins par elles-mêmes.
Transfert des prérogatives vers les nouvelles wilayas
Pour sa part, le ministre de l’intérieur et des Collectivités Locales, Kamel Beldjoud a, lors de la même réunion, fait savoir que le transfert des prérogatives vers les dix wilayas récemment créés se poursuit afin de leur permettre d’entamer l’exercice de leurs missions avant le 31 du mois de décembre de l’année en cours. Tous les textes juridiques nécessaires à cette opération son fin prêts, a-t-il assuré tout en précisant que l’Etat a mis sur pied toutes les infrastructures nécessaires outre l’enveloppe financière réservée à cet effet et dont le montant est estimé à trois milliards de dinars.
S’adressant aux walis, M. Beldjoud a par ailleurs mis l’accent sur l’impératif d’un suivi continu pour la concrétisation de tous les projets de développement ainsi que la réévaluation et le lancement des tous les projets encore non lancés. Le ministre de l’Intérieur a assuré que, pour la concrétisation de ces objectifs, l’Etat a mobilisé une enveloppe financière estimée à 273 milliards de dinars. Un matelas financier mobilisé pour notamment la réalisation des projets prioritaires dans l’optique de rattraper les retards de développement accusé dans certaines régions du pays, explique-t-il.
Toujours lors de son intervention devant les walis, le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales a fait savoir que le cadre juridique a été complètement arrimé à la nouvelle Constitution. A cet effet, M. Beldjoud a ainsi assuré que les projets de lois relatifs aux partis politiques et leur financement, aux associations, aux rassemblements et manifestations sot fin prêts.A rappeler que lors de son intervention à l’ouverture de cette troisième rencontre d gouvernement avec les walis, le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune a estimé que cette rencontre est une opportunité pour « l’évaluation, le redressement et la prospective ».Le thème retenu pour cette rencontre « Relance économique, équilibre régional et justice sociale », affirmait le président de la république, se veut « la quintessence de ces engagements » pour répondre aux préoccupations et aspirations des citoyens en matière de logement, d’emploi, de santé et d’infrastructures en plus de l’encouragement de l’investissement, de la numérisation, de l’emploi des jeunes, de la création de richesse, du développement de l’agriculture et de la transition énergétique.Enfin, il est à souligner que cette rencontre vise à évaluer les politiques du développement socio-économique local, en se penchant sur les résultats atteints et en analysant les contraintes rencontrées. Le gouvernement compte aussi sur cette dernière pour assurer un travail de prospective sur les enseignements à tirer et les moyens d’accélérer les mutations pour répondre « efficacement » aux besoins de la population et mettre les jalons d’un développement local rénové. La rencontre a également pour objectif de lancer la réflexion sur une nouvelle approche en matière de développement local qui doit ouvrir des perspectives pour la mise en place d’un nouveau cadre de conception, de concertation, d’exécution, de suivi et d’évaluation des programmes de développement locaux.
Akli Amor