Plusieurs secteurs affectés par les incendies : 25 projets ANGEM anéantis à Tizi-Ouzou
Le tissu économique local n’a pas été épargné par les derniers incendies qui ont touché la wilaya de Tizi-Ouzou.
Jeudi, c’était au tour des services locaux de l’Agence nationale de gestion du micro-crédit de livrer ses statistiques par la voix de sa chargée de communication qui a fait savoir dans une émission de la radio locale que 25 petites entreprises créées dans ce cadre ont été durement impactées par le sinistre. L’intervenante qui a assuré les victimes de l’accompagnement de l’organisme a surtout insisté sur la nécessité, à l’avenir, de souscrire à l’assurance multi-risquesprofessionnels.En fait, ces entreprises créées dans ce cadre sont généralement des petits projets mis sur pied par la femme rurale qui bénéficie, selon les chiffres, de 60% des crédits. Les petits métiers et les petits élevages sont les principales activités de cette catégorie vivant généralement dans les zones rurales les plus déshéritées. Composées de petits crédits allant de 20 000 à 90 000 dinars, ces petits projets sont lancés avec l’accompagnement technique de l’ANGEM.
A Tizi-Ouzou, beaucoup de projets de petits élevages ovins, caprins ont été durement impactés par les feux de forêts qui ont ravagé plus d’une trentaine de wilayas du pays mais essentiellement Tizi-Ouzou. Certains projets ont été complètement anéantis, selon le témoignage d’un propriétaire d’une petite étable qui a été laminée par les flammes. « J’ai tout perdu et je n’ai plus de quoi vivre. Alors parler de rembourser. C’est vraiment être dans les nuages », déplore une femme qui a perdu tous ses moutons et ses chèvres dans les derniers incendies.Par ailleurs, beaucoup d’agriculteurs estiment que contrairement à ce que veulent faire croire les organismes, souscrire à une assurance ne garantit pas une indemnisation. « J’ai souscris durant quelques années mais j’ai cessé le jour où j’ai voulu remboursé la perte de mon hangar mais à mon étonnement, l’assurance m’a demandé un document prouvant que le lieu est déclaré par l’Etat comme une zone sinistrée », déplore un vieil homme propriétaire d’une étable à Boudjima. « Il est vrai que nous n’avons pas encore cette culture, mais il faut que ces mêmes services soient sérieux et n’essaient pas de nous berner », poursuit-il pour dire que cette assurance doit être arrimée aux normes en vigueur dans d’autres pays.
Il faut rappeler enfin que selon les derniers bilans, les incendies ont détruit plus de 8.800 ha d’arbres fruitiers, et 100.880 têtes d’élevage ont été tuées. Le sinistre a endommagé quelques 10.000 ruches d’élevage apicole, 60 étables d’élevage avicole et de 35 élevages ovin et bovin. La catastrophe a également détruit plus de 25.000 ha de couvert végétal. Jusqu’à hier, les opérations d’indemnisation se poursuivaient à travers les communes. Les victimes semblaient satisfaites du déroulement de ces procédures mais ne cachaient pas leur réticence quant à l’assurance, estimant que les procédures bureaucratiques compliquées et parfois impossibles rendent l’indemnisation lente voire impossible. Ce qui dissuade les agriculteurs de souscrire à ces dernières.
Kamel Nait Ameur