Affaire de corruption impliquant Said Bouteflika et Tayeb Louh : Le procès reporté au 10 octobre prochain
Le procès de Saïd Bouteflika, et de l’ex-ministre de la Justice TayebLouh ainsi que d’autres anciens responsables, a été reporté au 10 octobre prochain
L’ex-conseiller à la présidence, Saïd Bouteflika, l’ancien ministrede la Justice, Tayeb Louh et Ali Haddad, ancien président Forum des chefs d’entreprises (FCE) et patron du groupe ETRHB, devaient être jugés hier avec d’autres coaccusés, par le tribunal de Dar El Beïda, à Alger. L’avocat de Saïd Bouteflika, Maitre Miloud Brahimi, avait demandé le report du procès à cause «des conditions psychologiques dans lesquelles se trouve son client suite au décès de son frère l’ancien Président de la République, Abdelaziz Bouteflika le 17 septembre dernier ». Aussi, le collectif des avocats des coaccusés avait en outre demandé le report afin de mieux étudier le dossier et permettre la comparution de tous les accusés non détenus dans cette affaire. La demande de remise en liberté formulée par la défense a été refusée. Rappelons que Saïd Bouteflika et les autres accusés sont notamment poursuivis pour « incitation à falsification de documents officiels », « abus de fonction », « entrave à la Justice », « incitation à la partialité de la justice » et « outrage à magistrat ».
Le dossier implique également l’ancien inspecteur général du ministère de la Justice, Taieb Hachemi qui a été débouté de sa demande de relaxe pour raisons de santé. Il s’agit également de l’ancien ministre de l’Énergie et des Mines, Chakib Khelil, son épouse et ses deux fils.Le Conseiller instructeur près la Cour suprême avait ordonné le 22 août2019 le placement de l’ancien ministre de la Justice Tayeb Louh en détention provisoire pour « abus de fonction, entrave à la justice, incitation à la partialité et incitation à faux en écriture officielle ».Le procès doit également voir comparaitre en tant que témoins, pas moins de 36 anciens hauts responsables, dontNoureddine Bedoui, Haba Okbi, Maheiddine Tahkout ainsi qu’un bon nombre de magistrats. Ce procès est lié à une affaire de trafic d’influence et devrait lever le voile sur la manière dont a été annulé le mandat d’arrêt international contre Chakib Khelil, son épouse Nadjat Arafat et leurs deux fils dans le cadre de l’affaire Sonatrach II.
De nombreux magistrats devront également témoigner à propos des pressions qu’ils ont subies de la part de l’ex- ministre de la Justice et de son inspecteur général, qui ont valu des sanctions, voire le limogeage de ceux qui n’ont pas obtempéré dans le traitement de dossiers liés à la corruption. Les investigations menées par les enquêteurs durant deux années ont également démontré l’implication de l’ex-conseiller à la présidence de la République, Said Bouteflika, grâce à des SMS échangés avec TayebLouh.
Hocine Fadheli