Mustapha Heddam analyste politique: « Il n’y a pas d’autre voie que celle des urnes »
L’analyste politique, Mustapha Heddam, estime qu’ « il n’y a pas d’autres voies en démocratie que les urnes ». Heddam affirme que « d’autres moyens en dehors des urnes peuvent être considérés comme un terreau pour les dictatures et la mauvaise gouvernance ». Il expliquera que « l’organisation des élections est tributaire des garanties données, comme la transparence et l’honnêteté du scrutin pour élire des institutions crédibles, légitimes et représentatives », citant l’exemple de la loi portant nouveau régime électoral, établie sur instruction du chef de l’Etat par la commission Laraba. Laquelle loi, dit-il, « a apporté un certain nombre de garanties pour permettre à ces élections de se dérouler dans des conditions optimales de crédibilité pour donner à notre pays un parlement légitime et crédible ». L’analyste politique dira que « l’exigence d’un changement revendiqué à travers tout le pays lors du soulèvement populaire du 22 février 2019 est un leitmotiv » dans le pays. Il rappellera à ce titre que la gouvernance du pays a été « l’apanage » d’un certain nombre de personnes, expliquant qu’ « au lendemain de l’indépendance, le pays était gouverné au nom de la légitimité révolutionnaire » et que c’est « l’évolution qu’a connu le pays, sur le plan sociologique et politique, qui a fait qu’il est passé à une légitimité populaire ». Un rappel qui l’incitera à réitérer ce qu’il a déclaré auparavant en liant cette demande de changement à un passage obligatoire par les urnes.
Faudra-t-il alors tout changer ? Avant de répondre à cette question, Mustapha Heddam a tenu d’abord à rappeler le rôle « de caisse de résonnance » des précédentes assemblées nationales et affirme que « les députés de ces différentes législatures, à quelques rares exceptions, n’attendaient que les propositions de l’Exécutif pour les adopter ». Au sujet de ces précédentes assemblées, l’invité de la radio nationale a également rappelé celles de l’époque de Bouteflika, avec son lot de députés ayant atteint le siège du parlement « par le truchement de l’argent sale et par la cooptation ». C’est la raison pour laquelle insiste-t-il sur la tenue d’une élection « honnête pour entamer ce changement ». Parmi les thématiques abordées lors des différents meetings durant cette campagne électorale, il y a celle relative à la souveraineté et de l’unité nationale. A ce sujet, Mustapha Heddam dira que ces thématiques « sont d’une nécessité vitale pour la pérennité d’une nation, au-delà des vicissitudes que connait le pays au plan régional, des problèmes économiques liés à la pandémie, de ceux liés à la descension au sein de la société et des voix dissonantes qui veulent remettre en cause les socles fondateurs de notre nation ». Il affirmera que « les observateurs politiques ont relevé à travers les déclarations de certains leaders politiques la nécessité de lutter contre le séparatisme et l’exploitation de la religion à des fins politiques », avant de qualifier « d’intéressantes » ces déclarations. L’autre thème abordé par l’invité de la radio est celui relatif à la confiance entre les citoyens et les institutions et surtout la manière avec laquelle elle sera rétablie. Il considère la question de la légitimité de la prochaine assemblée populaire nationale, comme l’une des solutions pouvant participer au rétablissement de la confiance entre le citoyen et les institutions comme le parlement, indiquant sur son passage que « l’adhésion » des Algériens à ce processus que se veut être celui d’un changement, comme l’autre solution pouvant consolider le front interne.
Boubekeur Amrani