Le Makhzen boit sa trahison jusqu’à la lie
Premier vol direct entre le Maroc et l’entité sioniste
Le Makhzen va de l’avant dans sa normalisation avec l’entité sioniste et consomme sa trahison. Hier, la première ligne commerciale direct entre le Maroc et l’entité sioniste a été lancée par la compagnie israélienne Israir, dans le cadre d’un programme de deux à trois vols hebdomadaires.
Une liaison aérienne qui fait suite à la normalisation qui s’est fait sur le dos de deux peuples occupés, à savoir le peuple palestinien et le peuple sahraoui. En décembre 2020, un premier vol avait permis le déplacement de plusieurs responsables de l’entité sioniste au Maroc pour concrétiser la normalisation. Aussi, l’ouverture de la nouvelle commerciale intervient en prévision de la visite du ministre israélien des Affaires étrangères Yaïr Lapid. Le Makhzen accélère ainsi son rapprochement de l’entité sioniste, d’autant qu’il est de plus en plus isolé sur la scène internationale. Il a accumulé les revers ces derniers mois sur le plan diplomatique et multiplié les faux pas en provoquant des crises diplomatiques avec ses divers partenaires, notamment Berlin et Madrid. Le scandale « Pegasus » l’a achevé en le mettant dans une situation très inconfortable, notamment, vis-à-vis de la France, pays dans lequel il a entrepris d’espionner un millier de numéros de téléphone, notamment ceux de membres du gouvernement voire même celui du président français Emmanuel Macron.
L’Affaire Pegasus a suscité une levée de boucliers contre le Maroc, plusieurs médias et ONG ayant porté plainte et appelé à ouvrir une enquête sur les tenants et aboutissants de cette affaire. Par ailleurs, le consortium de journalistes d’investigation Forbidden Stories qui a révélé au grand jour l’affaire a demandé l’ouverture d’une enquête et un moratoire sur la vente et l’usage du matériel d’espionnage.
Le Makhzen est aussi au banc des accusés en raison de ses agissements et des violations des droits de l’Homme qu’il perpètre au Sahara occidental. Ainsi, la Chambre des représentants du Parlement britannique a annoncé qu’un groupe de 26 députés a présenté une motion appelant à condamner la répression marocaine au Sahara Occidental occupé, exprimant sa profonde préoccupation face à la situation actuelle dans ce territoire occupé marquée par la violence et la répression. « Cette Assemblée condamne fermement les attaques contre les défenseurs des droits de l’Homme, des étudiants, des journalistes et des universitaires qui critiquent publiquement le gouvernement marocain et déplore profondément les violences récentes perpétrées » par le Maroc, indique la déclaration publiée sur le site Internet du parlement. Les signataires évoquent notamment les cas de Sultana et Elwaara Khaya, Babuizid Muhammed, Saaed Labhi, Salek Baber et Khalid Boufrayoua, expriment leur inquiétude face à la détention du journaliste Mohamed Lamin Haddi et note avec inquiétude l’emprisonnement injustifié de Naama Asfari et Khatri Dadda, comme récemment condamné par la Rapporteuse spéciale des Nations Unies sur la situation des défenseurs des droits de l’Homme, Mary Lawlor. La responsable onusienne avait appelé, début juillet, le régime marocain à cesser de cibler les défenseurs des droits de l’Homme et les journalistes qui défendent les questions de droits humains au Sahara occidental occupé, et leur permettre de travailler sans représailles. A cet égard, la motion des parlementaires britannique publiée sur le site internet du parlement rappelle que Mary Lawlor avait affirmé que « de telles violations du droit et des normes internationales relatives aux droits humains vont à l’encontre de l’engagement du gouvernement marocain envers le système des Nations Unies dans son ensemble ».
De leur côté, les participants à une conférence télématique consacrée à l’exploitation illégale des ressources sahraouies par le Maroc ont souligné que le peuple sahraoui à travers son unique et légitime représentant, est le seul qui doit décider de la destination de ses ressources et consentir à leur exploitation comme l’indiquent les arrêts précédents de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE). La conférence a été organisée, jeudi, par le Front Polisario, la Coordination des organisations d’agriculteurs et d’éleveurs (COAG) et la Fondation Mundubat avec des organisations politiques, la presse et autres acteurs syndicaux et sociaux. Les conséquences politiques et économiques de la prochaine décision de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) sur les recours formulés par le Front Polisario contre les accords économiques entre l’Union européenne et le Royaume du Maroc incluant les ressources naturelles du Sahara occidental ont été les principaux sujets évoqués au cours de cet évènement. Les avocats du Front Polisario en Europe, Gilles et Manuel Devers, ont exposé le contenu de la demande sahraouie et ont mis en évidence l’exploitation illégale par le Royaume du Maroc des territoires occupés du Sahara occidental. Les représentants sahraouis ont souligné les victoires judiciaires déjà remportées par le Front Polisario et affichés leur optimisme quant aux contenus des nouveaux arrêts de la CJUE prévus pour septembre, indiquant qu’ils sont persuadés qu’ils iront dans le même sens que les précédents et déclareront illégaux les accords commerciaux UE-Maroc. Au cours de cette réunion, les entreprises espagnoles et européennes ont également été invitées à cesser leurs activités sur le territoire du Sahara occidental et à cesser ainsi de contribuer à l’occupation illégale du territoire par le Maroc.
R.I.