Tunisie : Enquête sur les financements d’Ennahdha et Qalb Tounes
Le justice tunisienne a ouvert une enquête contre le parti islamiste Ennahdha, son allié Qalb Tounes et la formation Aïch Tounsi, pour une affaire de financement étranger de leurs campagnes électorales en 2019, a indiqué hier le Parquet à l’AFP .
Le pôle judiciaire financier a ouvert le 14 juillet cette enquête sur « le financement étranger et l’acceptation de dons dont la source est inconnue lors de la campagne électorale de 2019 », a précisé le porte-parole du parquet Mohsen Dali.Les investigations concernent Ennahdha, principal parti au Parlement, Qalb Tounes, fondé par l’homme d’affaires Nabil Karoui, et la petite formation Aïch Tounsi de la mécène Olfa Terras Rambourg, élue au Parlement en 2019, a indiqué M. Dali.Début octobre 2019, le pôle financier s’est saisi de plaintes déposées contre M. Karoui, Mme Terras et Ennahdha par la Cour des Comptes et par un parti d’opposition, le Courant démocrate. Ils sont accusés d’avoir perçu des financements venus de l’étranger ou de sources inconnues, ce qui est interdit par la loi tunisienne, pour leurs campagnes électorales lors des législatives de 2019.
Cette annonce intervient trois jours après la suspension du Parlement durant 30 jours et le limogeage du Premier ministre Hichem Mechichi par le président Kais Saied. Notons dans ce contexte que le président de la Commission de l’Union africaine (UA), Moussa Faki Mahamat, a exhorté mardi à rejeter toute forme de violence et à privilégier le dialogue politique pour résoudre les problèmes actuels en Tunisie.
Dimanche, de violentes manifestations ont éclaté dans plusieurs provinces tunisiennes, les manifestants exprimant leur colère face à la détérioration de la situation sanitaire, économique et sociale de la Tunisie, appelant au départ du gouvernement et à la dissolution du parlement présidé par Rached Ghannouchi, chef du parti Ennahdha.M. Faki a exprimé l’attachement de l’UA au nécessaire maintien de la paix, au rejet de toute forme de violence et à la promotion du dialogue politique pour résoudre les problèmes actuels.Il a souligné la nécessité de répondre aux aspirations légitimes du peuple tunisien, en particulier de sa jeunesse.
R.I. avec agences