Loi sur l’investissement : Tebboune plaide pour la stabilisation de la législation
Le Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a souligné lors de son entretien avec des journalistes de la presse nationale «avoir donné des instructions pour garantir la stabilité de la législation relative aux investissements pour une durée d’au moins 10 ans», affirmant au passage que «je n’accepterai aucun changement, notamment s’il n’est pas dans l’intérêt de l’investisseur». Plus explicite, le Président Tebboune a indiqué que «les lois sur l’investissement en Algérie ont toujours changé après une courte durée, ce qui a créé la peur chez les investisseurs», expliquant dans la foulée que «le capital est connu pour être craintif».
Le premier magistrat du pays a assuré que «les banques sont ouvertes devant eux», relevant que «les derniers chiffres émanant du ministère des Finances font état de 1.665 milliards de DA alloués aux crédits destinés à l’investissement au niveau des banques». Ceci dit, le Président de la République a rappelé son crédo relatif à la séparation de l’argent de la politique puisqu’il a appelé «les investisseurs à s’éloigner de la politique, à lancer des projets et à bénéficier des avantages offerts, précisant que les banques sont prêtes à financer jusqu’à 90 % de la valeur de l’investissement», tout en insistant sur la nécessité «d’investir dans les industries de transformation et son rejet des projets qui font de nous des otages vis-à-vis des étrangers en ce qui concerne les devises». A titre d’exemple, il a cité les projets dans les secteurs «des industries minières, l’agroalimentaire et de la viande ainsi que l’exploitation des richesses forestières et les matériaux de construction tels que le marbre et le carrelage parmi les projets d’industrie de transformation à même de créer de la valeur ajoutée sans épuiser les devises». Le président de la République, a annoncé, par ailleurs, une reprise de l’économie nationale qui a enregistré un taux de croissance de 3,8% et des niveaux d’exportation jamais atteints depuis 25 ans, et ce après un recul du à la pandémie Covid-19 et à la baisse des cours du pétrole. Ce taux se veut, selon le Président, un indicateur important témoignant de la dynamique que connaît l’économie nationale, une dynamique se traduisant aussi par un retour des investissements, en ce sens que les banques ont accordé des prêts s’élevant à près de 1.600 milliards DA.
A cela s’ajoute la dynamique qui anime le secteur des start-up, ainsi que le développement des exportations hors hydrocarbures après que la valeur de ces dernières ait réussi à franchir pour la première fois en 25 ans le seuil de 1,8 milliards de dollars, dira-t-il.
La valeur des exportations hors-hydrocarbures a atteint jusqu’à présent 2,1 milliards de dollars, prévoyant une hausse de ce montant de 4 à 5 milliards de dollars, d’ici la fin de l’année en cours alors que les réserves de change sont actuellement de l’ordre de 44 milliards de dollars. Un montant atteint malgré ce qui a été dit sur un éventuel recours à l’endettement extérieur qui n’a pas eu lieu, a-t-il soutenu. Bien au contraire, le Président a estimé que «nous avons amorcé une courbe ascendante s’agissant des réserves de change», relevant que «les potentialités financières du pays ont permis l’importation des produits médicaux nécessaires». Preuve en est, l’Algérie a dépensé environ 3 milliards de dollars pour l’acquisition des matériels, vaccins et médicaments essentiels à la lutte contre la pandémie de la covid-19, indique-t-il.
Faiçal Bedjaoui