Afghanistan : Les taliban entrent dans Kaboul
Les taliban sont entrés dans Kaboul, a annoncé hier un responsable du ministère afghan de l’Intérieur, alors que les États-Unis et d’autres pays occidentaux ont commencé à évacuer leurs ressortissants de la capitale afghane.
Ce haut responsable a déclaré à Reuters que les taliban arrivaient « de tous côtés », sans fournir aucun détail.Aucun combat n’a été signalé.Le porte-parole des taliban, Zabihullah Mujahid, a fait état dans un communiqué de pourparlers avec le gouvernement en vue d’une reddition pacifique de Kaboul.L’entrée dans la capitale parachève l’avancée fulgurante des militants islamistes, évincés du pouvoir il y a 20 ans par les Etats-Unis après les attentats du 11 septembre 2001. »Les combattants taliban doivent attendre à toutes les entrées de Kaboul jusqu’à ce qu’un transfert de pouvoir pacifique et satisfaisant soit convenu », écrit le porte-parole des taliban dans son communiqué.
Un message posté sur le compte Twitter du palais présidentiel afghan précise que des tirs ont été entendus en plusieurs endroits autour de Kaboul, mais que les forces de sécurité, en coordination avec des partenaires internationaux, gardent le contrôle de la ville.Le président Ashraf Ghani n’a pas commenté la situation dans l’immédiat. Un responsable du palais a déclaré qu’il était en pourparlers avec l’émissaire américain Zalmay Khalilzad et de hauts responsables de l’Otan.La transition « va se passer pacifiquement, les forces de sécurité vont assurer la sécurité de Kaboul », qui ne sera pas attaquée, a déclaré le ministre de l’Intérieur par intérim Abdul Sattar Mirzakwal, cité dans un tweet de la chaîne d’information afghane Tolo News.De nombreuses rues de Kaboul étaient encombrées de voitures et de personnes essayant de rentrer chez elles ou de rejoindre l’aéroport, ont rapporté des habitants.Les talibans avaient peu auparavant pris le contrôle de deux prisons proches de la capitale, libérant des milliers de prisonniers, et les autorités craignaient que des criminels n’en viennent à troubler l’ordre public.
Face à l’effondrement de l’armée afghane, le président américain, Joe Biden, a porté à 5.000 soldats le déploiement militaire à l’aéroport de Kaboul pour évacuer les diplomates américains et des civils afghans ayant coopéré avec les États-Unis qui craignent pour leur vie.Le Pentagone évalue à quelque 30.000 le nombre de personnes à évacuer au total. Comme la veille, les hélicoptères américains ont continué dimanche leurs rotations incessantes entre l’ambassade américaine, un gigantesque complexe situé dans la « zone verte » ultra-fortifiée, au centre de la capitale, et l’aéroport, désormais la seule voie de sortie du pays.Londres a parallèlement annoncé le redéploiement de 600 militaires pour aider les ressortissants britanniques à partir. Plusieurs pays occidentaux vont réduire au strict minimum leur présence, voire fermer provisoirement leur ambassade.
Mais la Russie a indiqué dimanche ne pas prévoir d’évacuer son ambassade et œuvrer à la tenue d’une réunion urgente du Conseil de sécurité de l’ONU.
R.I. avec agences