DébatsL'éditorial

Des indicateurs au vert

Par Melissa Roumadi-Belferag

L’économie algérienne a renoué avec la croissance. La crise économique induite par la propagation du coronavirus commence peu à peu à être dépassée. La croissance affiche un petit rebond. Le BTPH, l’industrie et l’agriculture affichent des résultats positifs, même s’ils sont limités. Il ne faut pas non plus oublier que la croissance continue d’être tirée par le secteur des hydrocarbures et que le rebond actuel est essentiellement justifié par la hausse des cours du pétrole sur les marchés internationaux.

Les agrégats économiques sortent de la zone rouge. Néanmoins, le besoin de réformes reste entier. Le rebond économique n’offre en fait qu’une marge de manœuvre pour opérer des changements nécessaires et incontournables avec le moins de conséquences possibles.

Il est vrai que les mesures prises pour diversifier les exportations, limiter les importations et encourager la production locale commencent à donner des résultats. Or, les réformes devront aussi servir à traiter certaines des vulnérabilités structurelles de l’économie algérienne. Il s’agit surtout de viabiliser les comptes publics à commencer par le budget de l’État. Le Premier ministre et ministre des Finances a insisté hier sur la nécessité de rationaliser les dépenses publiques et de parvenir à un équilibre budgétaire garanti par la capacité de l’État à couvrir les dépenses de fonctionnement par les recettes de la fiscalité ordinaire. Cela suppose une double action, en amont et en aval. En amont, cela suppose d’augmenter les recettes, non pas grâce aux ressorts artificiels consistant à surtaxer et à redresser à tour de bras les bons contribuables, mais il s’agit de revoir le fonctionnement de l’administration fiscale, principalement afin de limiter l’évasion et la fraude fiscales. Il s’agit aussi de trouver les ressorts susceptibles de capter les activités informelles dans le secteur formel en révisant le fonctionnement du marché, les lois sur la concurrence et les systèmes d’incitations.

En aval, il est clair qu’il va falloir réduire les dépenses. La réduction du train de vie de l’État est une question qui a été posée. La question de la révision des subventions est plus que jamais d’actualité. Au-delà, la lutte contre le gaspillage et la gabegie est un élément qui ne devra en aucun cas être négligé.

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