Il persiste dans ses manœuvres : La fuite en avant du Makhzen
Le Makhzen est déboussolé. Isolé sur le plan régional et international, le régime marocain succombe à l’hystérie et à la paranoïa. Il se victime, crie à tue-tête être cerné par des ennemis, mais assure, malgré le scandale Pegasus, la crise migratoire, les tensions diplomatiques qu’il a provoqué avec Berlin et les critiques US sur la situation des droits de l’Homme, avoir une bonne réputation et conserver des amitiés avec ses « partenaires traditionnels ». Mohamed VI est inquiet. Malgré un état de santé préoccupant et des difficultés manifestes à assurer ses charges, le « roi » a multiplié les sorties en l’espace de quelques jours. L’objectif : tenter de casser l’isolement et de détourner les regards de l’essentiel dans cette fuite en avant permanente qui caractérise le régime du Makhzen. Après son discours à l’occasion de la fête du trône et son faux appel à la réconciliation avec l’Algérie, sa missive adressée vendredi au président de l’entité sioniste pour quémander d’aller plus loin dans la normalisation, voilà que M6 se complait dans un long discours de victimisation prononcé à l’occasion de la fête de l’indépendance du Maroc. Un discours alibi dans lequel le roi attribue, comme à l’accoutumée, au Makhzen la lutte du peuple marocain pour son indépendance, mais dans lequel il revendique un pseudo leadership régional, ainsi que des amitiés qui perdureraient, selon lui, malgré tous les scandales qui ont confirmé, si besoin est, l’indigence du régime marocain.
Confronté à une montée de la colère des Marocains, le « souverain chérifien » s’est épanché dans une litanie destinée à la consommation interne pour justifier la normalisation avec l’entité sioniste et prétendre que le Makhzen n’est en rien isolé.
Bien entendu, l’argument de « l’intégrité territoriale » est de nouveau agité comme un épouvantail pour justifier la politique d’occupation et d’agression contre le Sahara occidental. Mais Mohamed VI va plus loin en prétendant que le Maroc serait « victime d’un complot », visant ses « intérêts suprêmes », tout comme ceux de la région du Maghreb. Il évoque ainsi des inimitiés manifestes de la part de l’Europe notamment de la part de l’Union européenne. Un propos par lequel M6 tente de masquer la réalité de la situation de droits de l’Homme, non seulement au Sahara occidental, mais au Maroc où opposants et journalistes font l’objet d’une cabale ininterrompue sous le couvert d’accusation fallacieuses.
Tout comme il essaie de démentir la véracité du scandale Pegagsus dans lequel il est empêtré jusqu’au cou, ainsi que de faire oublier la crise migratoire avec l’Espagne dans laquelle il n’a pas hésité à sacrifier des milliers de jeunes Marocains, y compris des mineurs.
Cependant, le « monarque chérifien » persiste. Le Makhzen conserve une bonne réputation et ses relations avec ses partenaires restent solide, aussi bien avec l’Espagne qu’il a exaspéré avec ses émigrants clandestins, sa drogue et sa tentative de chantage au gazoduc, qu’avec son « Emmanuel Macron », qu’il a eu l’outrecuidance d’espionner.
L’autre effronterie de M6 reste celle de revendiquer le leadership régional. Lui qui est honni par l’ensemble des pays du Maghreb. L’Algérie, pour ses agressions répétées sur tous les fronts, la Mauritanie qui a le malheur de subir les assauts de l’armée d’occupation marocaine aux frontières avec le Sahara occidental et la Libye pour le jeu trouble que le Makhzen continue de jouer dans la crise qui la secoue. En somme, les pays du Maghreb ne pardonneraient jamais au Maroc son acte de trahison en normalisant sans meme consulter ses voisins et belligérants sur la question du pacte avec l’entité sioniste. Le roi aura ainsi fait entrer le loup dans la bergerie au moment le plus critique, celui où l’ensemble de la région subit les assauts dans un contexte géopolitique particulier.
Hocine Fadheli