Réunion de l’OPEP et ses alliés : Vers une révision de la hausse de la production
L’augmentation de la production pétrolière convenue au mois dernier par les pays de l’Opep+ pourrait être réexaminée lors de la prochaine réunion prévue le 1er septembre prochain. C’est ce qu’a annoncé, hier, le ministre koweïtien du Pétrole,Mohammad Abdulatif al-Fares cité par l’APS. Ce ministre a déclaré que « les marchés ralentissent et étant donné que le covid-19 a entamé sa quatrième vague dans certaines régions, nous devons être prudents et reconsidérer cette augmentation. Il pourrait y avoir un arrêt de l’augmentation de 400 000 barils par jour ». Et d’ajouter: « les économies des pays d’Asie de l’Est et de la Chine restent affectées par le covid-19 et il faut faire preuve de prudence ». Cette sortie médiatique du ministre koweitien du pétrole intervient à quelques jours seulement de la réunion de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et de ses alliés dont la Russie, le Vénezuella et le Mexique regroupés sous le nom d’Opep+, qui tiendront, mercredi prochain, une réunion de coordination. Cette réunion sera consacrée, selon la même source, à l’examen de l’augmentation de la production de pétrole précédemment convenue de 400.000 barils par jour (bpj) pour les prochains mois. Il est utile de rappeler dans ce sens que les membres de l’alliance avaient décidé au mois de juillet dernier de cette légère augmentation de la production après d’âpres négociations intervenus suite aux pressions exercées par les Émirats arabes unis concernant les niveaux de références pour l’augmentation de la production. La réunion de l’Opep+ avait d’ailleurs dû être reportée par deux fois. Ce n’est que le 18 juillet dernier que les membres de l’alliance se sont accordés sur une hausse progressive de la production de 400.000 /jour chaque mois et de prolonger l’accord sur la limitation de la production (Doc) jusqu’au mois de décembre 2022. Une décision qui avait été motivée par les indices en ce qui concerne la reprise économique, mais avais aussi convenu de réévaluer l’accord au mois de décembre prochain. Cependant, les choses ont changé depuis, en raison des pressions exercées par la propagation du variant Delta du coronavirus sur la reprise économique et donc sur les cours du brut qui sont repartis à la baisse.
Il y a lieu de rappeler que l’Opep et ses alliés ont décidé, en 2020, d’une réduction de production record de 10 millions de barils par jour, soit l’équivalant de prés de 10% de la demande mondiale, lorsque la demande d’énergie a plongé en raison des restrictions de voyage et des blocages nationaux pour contrer la propagation du COVID-19. Ceci dit, les spécialistes ont relevé que « le marché commence par ailleurs à se tourner vers la prochaine réunion de l’OPEP+, cartel composé des membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et de dix alliés, mercredi prochain ». Et pour cause, ce cartel a décidé le mois dernier de continuer à augmenter modestement sa production, après l’avoir drastiquement réduite l’an dernier pour contrecarrer la chute de la demande et des prix du pétrole sur le marché international.
Faiçal Bedjaoui