Plan d’action du Gouvernement : Le Premier ministre devant le Conseil de la nation
Le Premier ministre, ministre des Finances, Aïmene Benabderrahmane, présentera, aujourd’hui, le Plan d’action du Gouvernement devant les membres du Conseil de la Nation. Ce plan d’action adopté, jeudi dernier, par l’Assemblée populaire nationale (APN) est axé essentiellement sur les réformes structurelles destinées à relancer l’économie nationale et moderniser le système bancaire et financier. La présentation de ce plan sera suivie par l’ouverture du débat animé par les membres du Conseil de la Nation autour du programme du gouvernement et se poursuivra le lendemain par les interventions des présidents des groupes parlementaires représentés à la Chambre haute du Parlement. Le Premier ministre répondra, demain après-midi, aux questions et observations des membres du Conseil de la Nation, avant que les membres du Conseil n’adoptent une motion sur le plan d’action du gouvernement. Ce plan est composé de cinq chapitres, en l’occurrence la consolidation de l’Etat de droit et la rénovation de la gouvernance, la relance et le renouveau économiques, le développement humain et une politique sociale renforcée, une politique étrangère dynamique et proactive, ainsi que le renforcement de la sécurité et de la défense nationales. À ce titre, le Gouvernement s’engage, dans ce cadre, à promouvoir une gouvernance rénovée pour plus de performance et de transparence, une gestion efficace et transparente des finances publiques et des réformes fiscale, budgétaire, comptable, domaniale et douanière. Il s’engage, également, à œuvrer à la moralisation de la vie publique et la prévention et la lutte contre la corruption, ainsi qu’à la modernisation de l’administration et de la fonction publique. Concernant le volet économique, le gouvernement projette de consolider les leviers de la relance économique, la modernisation du système bancaire et financier, la réforme du secteur public marchand (SPM) et de la gouvernance des entreprises publiques. Et pour cause, le gouvernement d’Aïmene Benabderrahmane travaillera notamment à l’amélioration de l’attractivité du climat d’investissement et la promotion du cadre de développement de l’entreprise et de l’entreprenariat et au renforcement de l’intégration du secteur informel dans le circuit légal. Aussi, l’élaboration du plan d’action du gouvernement intervient dans une conjoncture exceptionnelle caractérisée essentiellement par la propagation de la pandémie du covid-19. Il constitue un grand défi pour le gouvernement qui doit à la fois gérer «l’urgence d’une situation épidémiologique (…) et engager des réformes structurelles importantes sur les plans institutionnels et socio-économiques, particulièrement pour réussir la relance économique». Rappelons que le Premier ministre a indiqué que «ce plan devra permettre à l’Algérie d’arriver à bon port et réaliser un rebond économique et social à tous les niveaux», soulignant dans la foulée qu’il constitue «un point de départ pour la concrétisation du programme du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune». Lors des débats à l’Assemblée populaire nationale, les députés ont focalisé leurs interventions sur la conjoncture économique que traverse le pays et ses effets sur le front social, d’où l’impératif de prendre des « mesures urgentes » pour améliorer le pouvoir d’achat du citoyen. Toutefois, le Premier ministre a indiqué que le la loi des finances 2021 prévoit un « montant de 1.900 milliards DA alloué à l’aide sociale, soit 23.78% du budget de l’Etat », tout en affirmant au passage que «la réforme du système de subvention sociale s’effectuera par le passage au virement au profit des familles nécessiteuses qui bénéficieront d’un revenu supplémentaire comme indemnisation de la hausse des prix». Le Premier ministre a indiqué, en outre, que le Gouvernement s’emploiera à consolider les piliers de la reprise économique via une réforme globale et la modernisation du système bancaire et financier à travers plusieurs mesures, dont la densification du réseau des banques et des assurances avec l’ouverture de 30 nouvelles agences bancaires chaque année. Et d’ajouter : «nous avons achevé le projet de révision de la loi relative à l’investissement qui sera présentée dans les semaines à venir à l’APN, une révision profonde qui sera au diapason de la politique de l’Etat tendant à diversifier l’économie». Il a relevé, par ailleurs, que le budget de l’Etat était basé à 30% sur la fiscalité pétrolière et à 70% sur la fiscalité ordinaire, ajoutant que Plan d’action du gouvernement s’articule autour de nouveaux modes de financement à même de réduire la dépendance aux recettes pétrolières. Parmi ces nouveaux modes, figurent principalement le recours au marché financier par la relance de la Bourse, la promotion du rôle des banques dans l’accompagnement et le soutien des investissements et des entreprises, outre l’ouverture des capitaux des banques publiques, l’ouverture de nouvelles banques privées, la promotion de la finance islamique ainsi que l’établissement d’un partenariat public-privé pour financer des projets d’infrastructures économiques pour créer de l’emploi.
Faiçal Bedjaoui