Industrie : 50 EPE à relancer dans les trois mois
Les groupes industriels sous séquestre judiciaire et les 50 sociétés à l’arrêt seront récupérés très prochainement, selon le directeur général du secteur public marchand au ministère de l’Industrie, Bendhif Hocine
Invité à s’exprimer sur les ondes de la Radio algérienne, le responsable du ministère de l’Industrie a indiqué que le secteur industriel est passé par trois phases dont la première a été marquée par de grands investissements étatiques visant à mettre en place la base qui constitue le fondement de l’économie nationale. La deuxième a été marquée par une déstructuration de la base industrielle durant les années 80 et 90 avec la chute libre des prix du pétrole ainsi que la décennie noire qui a empêché la reconstitution de la base industrielle qui ambitionnait de s’arrimer aux normes internationales. La troisième phase, quant à elle, coïncide avec l’investiture du Président Tebboune qui a signé l’entame du chantier de la modernisation du secteur industriel. Bendhif Hocinea estimé que le secteur public marchand compte une dizaine de grands groupes comptant 187 sociétés ainsi que plus de 270 unités de production. Celui-ci a, par ailleurs, estimé que « certains groupes se trouvent dans de bonnes conditions financières et continuent de jouer leur rôle dans la réduction des importations de certains produits à l’instar du groupe Gica spécialisé dans la production du ciment qui, grâce aux investissements de l’Etat, a pu couvrir la demande nationale et aller vers l’exportation du ciment algérien ». Abordant par contre les groupes qui connaissent des difficultés, le même responsable a incombé la situation aux phases difficiles qu’ont connues ces derniers dont l’instabilité, la récession économique mondiales et enfin la crise induite par la pandémie du Covid 19.Toutefois, ajoute-t-il, cette situation a des causes objectives dont notamment le retard technologique accusé et surtout dans la gouvernance et la gestion », soulignant comme troisième cause objective, les grands investissements des premières années de l’Indépendance qui nécessitent aujourd’hui de la rénovation et l’actualisation des modes de gestion. Ce qui a conduit le ministère de l’Industrie à opter pour un management différents en allant notamment vers la généralisation de la méthode de gestion de ces groupes via les contrats de performance qui impliquent-explique-t-il, de mettre en place des objectifs et des délais », ajoute-t-il. Une méthode, assure-t-il, qui constitue aussi un encouragement pour le gestionnaire.
Abordant le cas des sociétés et groupes en difficultés ou à l’arrêt, M. Bendhif a fait savoir que « le ministère de l’Industrie a procédé au recensement de toutes ces sociétés pour trouver des solutions aux groupes qui ont un grand potentiel de développement » citant par ailleurs une cinquantaine de sociétés complètement à l’arrêt à cause de la vétusté de leur mécanisation et des dettes. Le ministère de l’Industrie, précise M. Bendhif, travaille pour leur relance mais sans financement direct », précisant qu’un assainissement et une restructuration sont prévus pour ces entreprises via les partenariats et synergie entre les groupes publics ainsi que le recours au rééchelonnement des dettes. Le Premier ministre, assure le même responsable, a donné un délai allant d’un à trois mois pour faire l’évaluation en question et entamer l’opération de relance de ces 50 sociétés. Bendhif assurera par ailleurs que « selon le instructions du président de la république, il sera procédé à la relance des sociétés et groupes qui se trouvent sous séquestre judiciaires dont l’usine de production d’huile de Jijel, Cogral sise à Alger qui connaîtront très prochainement un transfert de propriété ». Il expliquera à ce titre que la propriété de certaines de ces entreprises sera transférée à des groupes publics, afin de consolider le secteur public et garantir l’approvisionnement du marché en produits qui connaissent certaines tensions.
En ce qui concerne la relance de l’investissement et l’amélioration du climat des affaires, le même responsable a affirmé que le nouveau code de l’investissement a été finalisé et qu’il devrait à produire ses premiers effets dès le début de 2022. Ausujet de l’Agence nationale dedéveloppement de l’investissement, M. Bendhif dira que « le président de la République a donné des instructions pour que libérer l’investissement et la réinstauration de la confiance via la stabilisation du cadre juridique » annonçant par là même que le projet de loi régissant le foncier industriel sera couronné par la création d’une Agence nationale spécialisée dans la gestion du foncier.
Kamel Nait Ameur