Leur dossier a été transféré au Tribunal de Sidi M’hamed : Les frères Karoui à la prison d’El Harrach
Les hommes d’affaires tunisiens Nabil et Ghazi Karoui ont été transférésdimanche de la prison de Boussouf de Constantine à la prison d’El Harrach, apprend-on de source proche du dossier. Selon nos sources, le parquet du pole judiciaire de Constantine a décidé de transférer les frères karoui ainsi que leur dossier vers le pôle judiciaire de Sidi M’hamed à Alger, pour la poursuite de l’enquête. Rappelons que les frères Karouiont été placés sous mandat de dépôt, le 4 septembre courant,pour s’être introduis illégalement en Algérie via les frontières terrestres algéro-tunisiennes. Nabil Karoui et son frère Ghazi qui avaient fuit la Tunisie, ont été interpellés, le 29 août dernier dans la wilaya de Tébessa, et placés en garde à vue, rappelle-t-on. Le président du parti tunisien Qalb Tounes et ex-candidat à l’élection présidentielle tunisienne de 2019, Nabil Karoui logeait clandestinement dans un appartement au centre-ville à Tébessa, avec son frère Ghazi Karoui, lorsqu’il a été arrêté. Au titre des investigations préliminaires enclenchées aussitôt par les services de sécurité de la wilaya de Tébessa, il s’est avéré que le propriétaire de la chaîne tunisienne Nessma et son frère avaient bénéficié de la complicité de trois hommes, pour entrer illégalement sur le territoire algérien via la voie terrestre et une femme qui a mis à leur disposition un appartement. Il avait réussi d’abord à passer la frontière via la région de Kasserine du côté tunisien au niveau de l’axe frontalier El Houidjbet dans la wilaya de Tébessa où l’attendait un chauffeur avant qu’il ne soit récupéré par un second à bord d’un autre véhicule qui le déposera ensuite au niveau d’un appartement mis à sa disposition. Selon les éléments de l’enquête, les deux hommes d’affaires projetaient de se rendre au Maroc via les frontières ouest du pays. Il faut noter que Nabil Karoui qui dirigeait une agence de publicité en Algérie depuis plus de dix ans, avait des relations dans le milieu des affaires, ce qui leur a facilité d’ailleurs, l’entrée clandestine en Algérie. Les deux frères Karoui et leurs complices ont été déférés par devant le procureur de la République, près le tribunal de Tébessa, qui a décidé de placer les frères Karoui en garde à vue, avant leur transfère au parquet du pole judicaire spécialisé de Constantine. La même mesure avait été retenue à l’encontre des trois hommes et la femme, accusés de ‘’ trafic de migrants par bande criminelle organisée’’. Transférés au pôle pénal spécialisé de Constantine et après l’achèvement de l’instruction, un mandat de dépôt a été émis à l’encontre de Nabil Karoui et de son frère Ghazi, pour entrée illégale sur le territoire algérien. Les deux hommes affaires ont été placés à la prison de Boussouf de Constantine, avant d’être transférés dimanche à la prison d’El Harrach. Selon un spécialiste des affaires pénale, et conformément au code pénal algérien, Nabil et Ghazi Karoui encourent de trois à six mois de prison ferme pour ces faits. Néanmoins, le transfert de leur dossier au tribunal de Sidi M’hamed pourrait laisser supposer d’autres poursuites notamment pour corruption. Notons que, le président du parti Qalb Tounès est poursuivi en Tunisie pour plusieurs chefs d’accusation notamment évasion fiscale, corruption et blanchiment d’argent. Par ailleurs, et selon plusieurs médias tunisiens, le ministère public près le Tribunal de première instance de Kasserine (centre-ouest de la Tunisie) avait ordonné le 31 août dernier l’émission d’un avis de recherche à l’encontre de Nabil Karoui et son frère Ghazi. Selon les médias tunisiens, un procès-verbal avait également été rédigé à leur encontre pour franchissement illégal des frontières terrestres. La décision du parquet de Kasserine, faisait suite au procès-verbal rédigé à l’encontre d’un trafiquant de stupéfiants originaire de la région, qui avait été placé, à l’issue des investigations menées par les services de sécurité tunisiennes, en garde à vue pour avoir aidé les frères Karoui à franchir les frontières tunisiennes clandestinement vers le sol algérien et aidé une personne à échapper au contrôle administratif, ont rapporté les mêmes sources.
S. Chahine