Sahara occidental, Palestine, Libye, Mali : À l’ONU, l’Algérie réaffirme ses positions
Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lammara a prononcé hier un long discours à la 76e Assemblée générale de l’ONU et dans lequel il a réaffirmé les engagements fermes et immuables de l’Algérie concernant divers dossiers, notamment, en ce concerne le Sahara occidental et la question palestinienne.
Le ministre a affirmé que l’Algérie, de part son histoire et son appartenance à l’espace arabe, africain et méditerranéen, fidèle aux valeurs et idéaux du Mouvement des pays non alignés, demeurait attachée aux 5 objectifs et principes de la Charte de l’ONU et aspirait, à travers ses efforts, à consacrer la logique du dialogue comme base de règlement des crises et conflits. « L’Algérie continue à s’opposer aux mesures unilatérales coercitives imposées aux pays en développement comme moyen pour exercer une pression politique et économique, en dehors de la légalité internationale », a-t-il souligné.
Ramtane Lamara a aussi exprimé la « profonde préoccupation » de l’Algérie« face à l’absence de perspectives d’une solution juste et définitive de la question palestinienne et condamne la persistance des pratiques répressives de l’occupation israélienne contre le peuple palestinien et son déni total du processus de paix et des résolutions pertinentes des Nations Unies et de la légalité internationale ». Il a également réitéré l’engagement de l’Algérie en faveur de l’initiative arabe de paix visant à consacrer la solution à deux Etats et à libérer tous les territoires arabes occupés, y compris le Golan syrien, soulignant que l’Algérie continuera à défendre les causes justes des peuples qui luttent pour le recouvrement de leurs droits fondamentaux, y compris leur droit inaliénable à l’autodétermination, notamment en Palestine et au Sahara occidental.Le ministre a renouvelé l’appel de l’Algérie à la Communauté internationale et plus particulièrement au Conseil de sécurité afin d’assumer ses responsabilités historiques et légales et contraindre la puissance occupante à mettre fin à son occupation des territoires palestiniens et permettre au peuple palestinien d’établir un État indépendant avec Al Qods Echarif comme capitale.
En ce qui concerne le dossier du Sahara occidental, Lamamra a indiqué que c’est « avec la même détermination, l’Algérie réaffirme son soutien au droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et appelle l’ONU à assumer ses responsabilités juridiques envers le peuple sahraoui et à garantir ses droits inaliénables ». « L’organisation d’un référendum libre et équitable pour permettre à ce vaillant peuple de déterminer son destin et décider son avenir politique, ne peut demeurer à jamais l’otage de l’intransigeance d’un Etat occupant qui a failli à plusieurs reprises à ses obligations internationales, en particulier celles découlant du Plan de règlement élaboré par l’Organisation des Nations Unies en partenariat avec l’Organisation de l’unité africaine de toutes les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale », affirme le ministre. Et rappelle que » le droit et la légalité internationale se sont exprimés sur cette question à travers les résolutions du Conseil de sécurité, ainsi que l’avis juridique consultatif rendu par la Cour internationale de Justice il y a quatre décennies, pour témoigner de la vraie nature du conflit au Sahara occidental, en ce qu’il est une question de décolonisation qui ne peut trouver de solution qu’à travers l’application du principe de l’autodétermination ». Avant d’ajouter que » l »Algérie, pays voisin et observateur du processus politique, œuvre, sur la base de ce principe, à être une source de paix, de sécurité et de stabilité pour son voisinage, considérant que le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination est inaliénable, non négociable, et imprescriptible ». A ce titre M. Lamamra réaffirme, l’appui de l’Algérie à » la décision du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine de lancer des négociations directes entre le Royaume du Maroc et la République arabe sahraouie démocratique, deux pays membres de l’Union africaine ».
Pour ce qui est du dossier malien, Ramtane Lamamra a estimé que « l’Algérie est déterminée à poursuivre son rôle à la tête du Comité de l’accord de paix et de réconciliation issu du processus d’Alger, et se félicite des progrès enregistrés dans ce cadre en dépit des grands défis et difficultés engendrés par l’expansion de la présence terroriste qui menace la sécurité et la stabilité de ce pays et de toute la région du Sahel ». « Nous réitérons à cet égard, notre appel à la communauté internationale pour apporter son soutien aux maliens et contribuer au succès de ce processus notamment en honorant ses engagements pris en matière de développement économique et social », a-t-il lancé.Le ministre a expliqué que « la situation dans ces deux pays (Mali et Libye) affecte directement la situation d’instabilité que connait la région Sahélo-Saharienne en raison de l’aggravation de la menace terroriste et des autres menaces connexes ».
À propos de la crise libyenne, justement, le chef de la diploamtie algérienne a indiqué que «l’Algérie est prête à poursuivre ses efforts et son soutien aux frères libyens et à partager avec eux son expérience en matière de réconciliation nationale, conformément à l’engagement exprimé par M. le président de la République Abdelmadjid Tebboune ».Le ministre a, à ce titre, expliqué que « l’approche algérienne de règlement des différends et des conflits s’est matérialisée en Libye, en apportant son soutien au processus de dialogue national entre les frères libyens, sous les auspices de l’ONU, en redynamisant le mécanisme des pays voisins de la Libye, dont la dernière réunion ministérielle s’est tenue à Alger avec pour objectif de contribuer à la stabilité souhaitée dans ce pays, à travers le processus de paix et la tenue des élections générales, conformément à la feuille de route émanant du processus de dialogue politique libyen ».
Hocine Fadheli