Spéculation sur les prix de la semoule : 15 employés des Moulins des Aurès suspendus
Quinze employés des « Moulins des Aurès » de Batna font l’objet d’une mesure de suspension à titre conservatoire, apprend-on de source interne. Selon la même source, les dossiers des 15 présumés employés ont été transférés à la justice pour examiner les charges retenues à leur encontre et qui sont liées, notamment, à la manipulation des prix de la farine et de la semoule, lesquelles sont vendues à prix réglementés sur le marché de détail. Il s’agit également de la vente sans facturation de ces deux produits, a précisé la même source. Une instruction judiciaire a été ouverte par les instances compétentes, nous dit-on. Pour l’heure rien n’a filtré sur les investigations menées par les services de sécurité. Parmi les personnes suspendues dans le cadre de cette affaire, le directeur commercial, un cadre dirigeant et le chef du service commercial par intérim, le chef du point de vente, le secrétaire général d’une section syndicale et le chef du service de gestion des stocks ainsi que d’autres employés, ont précisé nos sources. La décision de la suspension des présumés accusés, fait suite à une enquête ouverte il y’a quelques jours, par la direction de l’entreprise, nous dit-on. L’affaire a été enclenchée suite aux nombreuses plaintes déposées par bon nombre de grossistes, dénonçant l’excès des prix de la semoule et de la farine. Ce qui a créé une crise réel pour ces deux matières, puisque les accusés les vendaient sur le marché de détail, nous explique-t-on. Le quintal de semoule était vendu à 4.000 DA, prix à la consommation réglementé au lieu de 3500 DA. Tandis que la tonne de farine était vendue aux commerçants au détail et aux propriétaires de boulangeries au prix de 2.180 DA au lieu de 1950 DA. S’ajoute à cela la vente sans facturation. Le rebond inattendu des prix de la farine et de la semoule a été, également à l’origine de plusieurs mouvements de contestation observés par les boulangers de la wilaya de Batna, devant la direction du commerce, revendiquant avec persistance, l’augmentation du prix du pain. Des actions motivées par la faible marge bénéficiaire engendrée par ce commerce. Situation qui n’a pas laissé pour autant, indifférente la direction du complexe industriel et commercial, dont relève les moulins Aurès. Une enquête a aussitôt été ouverte par la direction de l’entreprise, qui a décidé de suspendre les 15 employés présumés impliqués dans cette affaire. Selon la même source, les 15 employés sont accusés d’avoir profité de la crise internationale, due à la pandémie du coronavirus et ses conséquences sur la rareté de la semoule, en l’exploitant dans la spéculation sur les prix. Ces agissements illégaux à caractère de corruption ont, non seulement impacté les grossistes, les détaillants et les boulangers, mais aussi, les ménages contraints d’acheter le sac de semoule de 5kg à raison de 1000 DA.
Sofia Chahine