Alors que les premiers points de vente directe s’implantent : Boulenouar appelle les commerçants à déclarer leurs entrepôts
Le président de l’Association nationale des commerçants et artisans (ANCA), Hadj Tahar Boulenouar qui animait jeudi dernier, une conférence de presse au siège de son organisation situé au Palais des Expositions a lancé un appel aux commerçants pour veiller à la déclaration des entrepôts destinés au stockage pour prévenir tout soupçon de spéculation et d’éviter les peines prévues par la nouvelle loi sur la lutte contre ce fléau. Une déclaration gratuite qui, précisait-il, pourrait se faire auprès des directions locales du commerce. M. Boulenouar a ainsi averti les commerçants tentés de ne pas se soumettre à cette démarche en les rappelant que les propriétaires d’espaces de stockage non déclarés sont considérés, par les nouveaux textes de loi, comme des spéculateurs sur lesquels s’appliquent de lourdes peines pouvant aller jusqu’à 30 ans de prison voire la perpétuité. Cette nouvelle loi sur la lutte contre la spéculation présentée dimanche dernier en Conseil des ministres sous la présidence du Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, estime le président de l’Association nationale des commerçants et artisans, passe par le traitement de ses causes, à savoir le monopole de certains commerçants et les perturbations enregistrées dans la production, outre la mauvaise organisation des marchés de gros. M. Boulenouar préconisera, toutefois, aux ministères des Finances et des Affaires religieuses et des Wakfs, de définir le concept « Moudharaba », utilisé également par les spécialistes de la charia, pour parler d’un type spécifique de transaction économique consistant à mettre le capital entre les mains d’un investisseur dans un projet défini dans le but de partager les bénéfices entre les deux parties. Estimant que le marché de Semmar ne dispose pas des bases des marchés de gros tels que l’administration, le contrôle et les structures en plus du fait qu’il soit situé au milieu des agglomérations, M. Boulenouar qui s’est réjoui de son transfert vers la wilaya de Boumerdes considère ainsi qu’ « Il n’y a aucune justification objective pour empêcher le transfert du marché de Semmar à El Kharrouba » et « ceux qui s’opposent à cette décision sont les propriétaires de magasins qui les concèdent à des loyers exorbitants ». L’aménagement et l’équipement de ce marché d’une superficie de 18 hectares et comprenant 549 magasins, ajoute-t-il, sont des chantiers qui doivent s’accélérer pour procéder au transfert dans les délais. Par ailleurs, il est à noter que les pouvoirs publics viennent de lancer SYRPALAC, un programme du Système de régulation des produits agricoles de large consommation, chargé de l’opération de déstockage et de vente directe de la pomme de terre. Ce système visant à » écouler la pomme de terre du producteur au consommateur pour assurer à ce dernier un prix raisonnable » prévoit un approvisionnement régulier, tout au long de la période de déstockage, ont assuré les responsables de l’ONILEV présents au niveau du premier point de vente situé à la cité 8 mai 1945 (ex Sorecal), dans la commune de Bab Ezzouar. Bien qu’il ait fait grincer les dents à certains commerçants se trouvant aux alentours, le procédé de vente de pomme de terre déstockées à 50 dinars a été très bien accueilli par les citoyens qui n’ont pas tardé à former une chaîne devant le camion de l’Office portant quelque dix tonnes de ce produit. A rappeler enfin que les pouvoirs publics ont fait savoir que les quantités de pomme de terre saisies seront vendues à 50 dinars le kilo.
Akli Amor