Projet de loi de Finances 2022 : « La réforme des subventions a besoin d’un mécanisme de ciblage efficace »
« Les débats riches qui ont marqué la présentation du projet de loi de finance 2022 à l’Assemblée populaire nationale sont un indicateur, si besoin est de la volonté, voire de la nouvelle stratégie du gouvernement de travailler sur ces questions avec les partenaires politiques en vue de trouver de nouveaux mécanismes de gestion des questions financières », a affirmé hier sur les ondes de la première chaine de la Radio algérienne, l’analyste économique, Ahmed Souahlia. Celui-ci a estimé que « cette approche du gouvernement met l’Assemblée devant sa responsabilité de donner son avis sur les questions exposées et faire des propositions et des recommandations ».
Soulignant les capacités et les atouts détenus par l’Algérie, M. Souahlia a souligné « le rôle de cette assemblée et son devoir de dire son mot sur les chapitres relatifs notamment aux questionsjuridiques outre le volet le volet législatif ». « D’autant plus que l’on se prépare à la présentation du projet de loi sur l’investissement qui sera très important pour la relance économique prônée par le gouvernement qui annonce déjà, via la loi de finance 2022, des avantages et des facilitations incitatives au profit des opérateurs économiques et des investisseurs de tous les domaines », affirme-t-il.
L’expert évoquera également tout le débat autour de l’article 187 qui introduit une réforme des subventions qui remplace la politique de soutien budgétaire des prix par des transferts monétaires ciblés au bénéfice des ménages vulnérables. Il a ainsi estimé que « l’idée et l’approche du gouvernement consistant à cibler les véritables familles nécessiteuses fait actuellement consensus, mais le problème réside dans les mécanismes à mettre en place et qui font craindre, pour certains, un manque d’équité et de précisions », ajoute-t-il. Il pense toutefois que « le gouvernement œuvre ainsi par sa démarche à rendre ces mécanismes plus flexibles afin de toucher les vrais nécessiteux par des aides financières directes en contrepartie de la levée des plafonnements sur les prix de tous les produits subventionnés ».
Toutefois, M. Saouhlia a souligné « le fait que ces mesures ne seront pas prises par le gouvernement tout seul mais elles impliqueront tous les intervenants concernés notamment les organismes en charge de nombreuses questions y afférentes ainsi et surtout les partenaires sociaux à l’instar des syndicats ». Abordant à cet effet justement l’organisation prochaine d’un grand recensement économique, l’expert fera remarquer que « l’Algérie souffre de manque d’un déficit du système statistique. Un mécanisme qui est nécessaire à ce projet de ciblage plus efficace des couches sociales ».
Enfin, l’intervenant a évoqué l’impact de la pandémie du Covid 19 estimant que celle-ci « touche tous les pays du monde et tous les secteurs économiques dont certains ont été plus ou moins impactés dont notamment les secteurs du transport ». Les entreprises, estime-t-il, doivent faire face à la situation en attendant le retour à la normale. M. Souahlia recommandera aux entreprises d’apprendre à compter plus sur leurs capacités que sur les aides de l’Etat pour affronter l’impact de cette pandémie qui est toujours parmi nous.
Akli Amor