Côte bônoise : Les constructions illicites dans le collimateur
Les constructions illicites ont proliféré dans une totale impunité, le long du relief maritime de la côte de la wilaya d’Annaba.
Face à cette situation qui a pris des proportions démesurées, Djamel-Eddine Berrimi, wali d’Annaba, a décidé de prendre le taureau par les cornes. En effet, ces dépassements qui affectent l’environnement maritime et l’esthétique de la wilaya ne peuvent, selon le premier responsable de la wilaya, rester impunis. Pour que l’État reprenne ses droits, il faut s’attaquer de front au phénomène en sanctionnant toutes les infractions commises. Dans cette optique, le chef de l’exécutif local a décidé de superviser, lui-même, une opération de démolition des constructions illicites érigées en bordure de la grande plage de Seraidi, apprend-on auprès des services de la wilaya. Selon les mêmes sources, il s’agit d’une opération d’assainissement qui va toucher toute la côte d’Annaba, qui s’étend sur 80 km. Car, nous précise-t-on, le phénomène des constructions illicites sur la façade maritime de la wilaya a totalement défiguré l’aspect de la majorité des sites, qui sont des espaces touristiques par excellence. Afin que la nature reprenne ses droits, le wali a exigé que toute la façade maritime soit assainie. De Boukhmira, à l’Est, jusqu’à Sidi-Akacha (Chetaibi), à l’Ouest, enpassant la colline d’El Kharouba et de Toche entre autres, le constat est désolant aux vus de constructions illicites implantées de manière anarchiques ici et là. C’est pourquoi, le chef de l’exécutif local a ordonné sans plus tarder à ce que « toute la façade maritime de la wilaya d’Annaba soit assainie dans les meilleurs délais conformément aux lois en vigueur ». Le wali a été ferme dans ses propos en soulignant à tous les responsables concernés et sur un ton ferme qu’il ne tolérera aucune défaillance dans l’exécution de ses directives. Une telle démarche semble déplaire à certains relais de l’ancien système qui ne se sont pas empêchés de la critiquer. Ces mêmes personnes se sont empressés aujourd’hui à dénoncer la décision des autorités locales, parce que tout simplement ces mêmes personnes ont érigé des villas à étages en plein domaine maritime. Pour ces personnes là, dont des responsables, élus et hommes d’affaires entre autres, qui se sont offert des duplexes et des habitations luxueuses dans les quartiers résidentiels de la ville, à Saint-Cloud, les Santons, Majestic, Chappuis, entre autres, il est quasiment impossible de voir une construction s’élever dans l’opacité. Et pourtant ces quartiers où des maisons et villas qui avaient une vue sur mer, ont été privées de vue maritime avec des buildings de 7 à 16 étages, tel le cas d’une promotion immobilière, construite en plein façade maritime, sur un virage fermé, entre la plage El Kharouba et Chapuis ! Même situation enregistrée pour le reste des communes côtières de la wilaya, où la réglementation est bafouée. En effet, l’on affirme que l’informel en matière d’habitat, a eu raison de centaines d’assiettes urbaines dans la plupart des villes et villages, sans que personne ne bouge le petit doigt. L’exemple concret est celui de la ville de Berrahal, où, en toute illégalité, des villas ont été construites au beau milieu du centre-ville, au lotissement Zerdazi et surtout à la cité Palmier. Plus grave encore à Guireche, où nous dit-on, des assiettes foncières situées aux abords de la RN 44, à la sortie Ouest du chef-lieu de Berrahal et qui sont réservées pour accueillir des showrooms et autres projets d’utilité publique, ont été spoliées et des dizaines de magasins, dont certains sont même entrés en activité, y ont été construits. Aujourd’hui dans cette commune, surtout au niveau des pôles urbains Kalitoussa, de Tacha et de Sidi-Ali, il est devenu évident que les notions de secteur du foncier, d’assiettes foncières, de règles d’urbanisme et de respect du cadre de vie du citoyen ne sont qu’utopie. À priori et au vu de l’évolution des constructions illicites dans la wilaya d’Annaba, les autorités locales ont décidé de mettre un terme à des pratiques, cautionnées autrefois par la complaisance des uns et l’affairisme des autres.
Sofia Chahine