La campagne électorale a pris fin hier : Place au jugement des urnes
Le silence électoral est imposé depuis hier à minuit. Les candidats aux nouvelles assemblées locales n’ont plus qu’à attendre le jugement des urnes. Les résultats du scrutin prévue samedi décideront de la capacité des différents candidats et des formations politiques à convaincre l’électorat.
Il est vrai que tout au long de la campagne qui aura duré vingt jours, les candidats et les chefs des différentes formations politiques ont multiplié les appels pour aller voter massivement. Ils ont multiplié les arguments pour convaincre des électeurs échaudés par la gestion chaotique des collectivités locales par les assemblées précédentes. Et chacun y allé de son argumentaire et de son discours. Il est vrai qu’il y a consensus sur certains thèmes majeurs, comme la révision des codes des communes et de wilayas et l’élargissement des prérogatives des élus, ou l’enjeu que constituent les élections locales en termes de parachèvement du renouveau de l’édifice institutionnel et de préservation de l’unité nationale. Mais les discours ont reflété les enjeux que représentent ces élections notamment pour les partis. Pour certaines formations, il s’agit de capitaliser sur les résultats des dernières législatives afin de prendre le virage des sénatoriales dans les meilleures conditions. Ces locales, faut-il le noter, interviennent à quelques semaines du renouvellement de la moitié des membres du Conseil de nation, lesquels seront élus par les grands électeurs. C’est le cas de l’ex-parti unique. Fort de ses 96 sièges au sein de l’Assemblée populaire nationale issue du vote de juin passé, le FLN par la voix de son premier responsable, Abou El Fadhl Bâadji, a martelé tout au long de cette campagne que son parti est la première force politique du pays et il compte le rester. Idem pour le chef de file du MSP. Malgré les 67 sièges obtenus aux élections législative, plaçant le MSP derrière les indépendants, Abderrezak Mokri, compte, lui aussi, brasser large lors du scrutin du 27 novembre en vue de propulser à des postes de membres du Conseil de la Nation, un maximum d’élus locaux qui sortiront des urnes du samedi prochain. Pour ce faire, les deux chefs de partis, ont adopté une stratégie électorale basée sur des déclarations appelant à développer les zones d’ombres et les villes du Sud, les deux constituent un réel réservoir d’électeurs, contrairement aux autres villes du nord ou généralement l’abstention a depuis des années, été importante. Le premier responsable du mouvement El Bina, l’a également compris et la preuve c’est qu’à chacune des sorties qu’il avait effectuées dans le cadre de cette campagne pour les élections locales, Abdelkader Bengrina, lui originaire de Ouargla, a fait du développement des communes et des localités enclavées comme celles du sud du pays et des Hauts-Plateaux, son véritable crédo. Le chef du parti présenté comme appartenant à la mouvance islamiste, compte aussi trouver une brèche pouvant mener les élus locaux de son parti vers le Conseil de la Nation et au-delà renforcer la place d’El Bina sur la scène politique nationale sachant que ce parti avait obtenu une quarantaine de sièges à l’APN. La participation du FFS, même si elle répond aussi à presque la même logique, pour ne pas perdre les quatre sièges qu’il occupe actuellement au Conseil de la Nation après son boycott des dernières législatives, il n’en demeure pas moins qu’elle répond aussi à une logique purement politique. En effet, à travers les discours constituant la principale thématique, le FFS par la voix de ses dirigeant a depuis vingt jours de campagne justifie sa participation dans le souci de préserver l’unité nationale et faire barrage aux« aventuriers voulant faire voler en éclat la cohésion de la société algérienne ». Pour le FFS, ces élections représentent un enjeu crucial, non seulement pour reprendre pied sur la scène politique, mais aussi pour briser la logique de l’isolement que le MAK veut imposer à la Kabylie.
Pour leur part, les « petites » formations politiques comptent se construire en ayant leurs propres élus au sein des assemblées communales en attendant d’autres rendez-vous électoraux qui interviendront dans cinq ans. Ceci à l’exception du RND qui est en phase de restructuration comme l’a déclaré son premier responsable après la dislocation de son ancienne direction suite à des scandales sortis à la faveur du sursaut national du 22 février 2019.
Boubekeur Amrani