Menaces maroco-sionistes contre l’Algérie : Une attitude « infâme et déshonorante »

La politique étrangère a été au cœur de l’intervention du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, vendredi soir, d’autant que le contexte régional actuel interpelle à plus d’un titre. 

La visite du ministère de la défense de l’entité sioniste au Maroc a confirmé l’hostilité et les menaces que font peser le Makhzen et son allié sioniste sur l’Algérie.

C’est dans ce contexte, que le président de la République, a été interpellé sur la question lors que sa rencontre traditionnelle avec les représentants de la presse nationale. L’occasion pour le Président Tebboune de rappeler l’attitude belliqueuse et éhontée du régime marocain prêt à toutes les concussions pour porter atteinte à l’Algérie. Il a ainsi rappelé la visite précédente du ministre des affaires étrangères de l’entité sioniste en août dernier au Maroc à partir d’où il avait proféré des menaces à l’encontre de l’Algérie. Le président de la République s’est dit « triste qu’un ministre de l’entité sioniste menace un pays arabe (l’Algérie) à partir d’un autre pays arabe (le Maroc) qualifiant cet acte « d’infâme et déshonorant ». « C’est la première fois depuis 1948 qu’un ministre de cette entité visite un pays arabe et y profère des menaces à l’encontre d’un autre pays arabe », expliquant qu’ « tel acte entache d’opprobre le pays hôte ». Il a également qualifié le rôle du Maroc de « préoccupant pour la région ». « Cet aventurisme dangereux du ministre de l’entité sioniste, bat en brèche le slogan de la prétendue main tendue que la propagande marocaine continue de répandre abusivement et vainement », avait rétorqué à cette époque la diplomatie algérienne.

Concernant la tenue du sommet arabe en Algérie, le président de la République a affirmé que « l’Algérie est un Etat qui rassemble les belligérants » faisant allusion à la participation de la Syrie au prochain sommet arabe prévu pour le 22 mars 2022 à Alger. Le chef de l’Etat a indiqué à ce propos que « lorsque nous organisons un sommet arabe, il faut qu’il soit rassembleur, la Syrie est censée y participer », souhaitant que « ce sommet puisse constituer un nouveau départ pour un monde arabe déchiré ». « L’Algérie n’applaudit pas la discorde et la division entre les pays arabes, c’est un Etat qui fédère les belligérants, en Afrique, dans le monde arabe et même en Europe et dans les Balkans », a mis en avant le Président Abdelmadjid Tebboune. Concernant la réforme de la Ligue Arabe, le président de la République, a fait savoir à ce sujet que « cette dernière n’a pas changé depuis 1948, toutes les organisations ont changé sauf la ligue Arabe ». Il rappellera en ce sens l’Organisation des Nations Unies,  appelée auparavant la Société des Nations et l’ex Organisation de l’Union Africaine, régies actuellement par des règlements intérieurs efficients.

« Nous n’acceptons aucun diktat »

« Nos relations sont d’abord méditerranéennes, Maghrébines et arabes, nous entretenons de bonnes relations avec l’ensemble des pays musulmans, hormis ceux qui nous sont hostiles, l’Algérie n’a de haine pour aucun pays », tenait à préciser le chef de l’Etat.

À propos des relations algéro-françaises, le président de la République a, une nouvelle fois, réaffirmé les préalables à tout retour à la normalité et lequel devra se faire sur la base d’un traitement d' »égal à égal ». « Le retour à la normale des relations algéro-françaises est inéluctable, mais à des conditions. L’autre partie doit comprendre que le traitement d’égal à égal n’est nullement une provocation, mais plutôt un garant de la souveraineté d’un pays, arrachée au prix de 5.630.000 de martyrs tombés au champs d’honneur entre 1830 et 1962 », a indiqué Abdelmadjid Tebboune. Celui-ci souligne d’ailleurs que « les relations entre les deux pays doivent désormais obéir à un traitement d’égal à égal…L’Algérie ne tolérera aucun diktat ». Et de rappeler que le « rétablissement de relations avec la France ne sera pas synonyme de placement sous sa tutelle ».

Idir Yaghmoracen