Rapprochement entre le Maroc et l’entité sioniste : L’inquiétude de l’Espagne
Le rapprochement inédit entre le Makhzen et l’entité sioniste consiste une menace réelle, non seulement pour l’Afrique du Nord, mais aussi pour l’ensemble du versant occidental du bassin méditerranéen, notamment la péninsule ibérique. Dans ce contexte, les services de renseignement espagnols ont affiché de sérieuses inquiétudes en ce qui concerne ce nouvel axe du mal qui se met en place.
Dans un rapport remis au chef du gouvernement espagnol, Pedro Sanchezl le service de renseignement espagnol a mis en garde contre ce rapprochement, le considérant comme « un véritable danger pour l’Espagne et toute la région », tout en mettant l’accent notamment sur « la construction d’une base militaire à proximité des frontières espagnoles ».
Intitulé « Un nuage rouge dans le ciel de Madrid », le rapport du service de renseignement, un document de recherche 2019-2021 qui porte le cachet du Centre supérieur d’études de la Défense nationale (CESEDEN) et de l’Institut espagnol d’études stratégiques (IEEE), tous deux étant des centres d’analyse dépendant du ministère de la Défense, fait remarquer qu’avec la visite, mercredi, du ministre sioniste de la Défense au Maroc, « le niveau de la dangerosité pour l’Espagne passe de la zone jaune à la zone rouge, compte tenu notamment des chapitres compris dans l’accord militaire signé entre les deux parties ». L’accord attendu, permettra au Maroc d’acquérir des équipements sécuritaires de haute technologie, selon les mêmes sources médiatiques. Il prévoit également une coopération en matière de planification opérationnelle, la recherche et le développement de la technologie militaire, indique le renseignement militaire espagnol, relevant que « cet accord est le premier du genre dans le monde arabe ». Le rapport fait observer, à ce sujet, que « la coopération marocco-israélienne comprend également la construction d’une base militaire à proximité des frontières espagnoles ».
Soulignant, en outre, que ce projet dépasse le cadre des accords d’Abraham dont le Maroc est partie prenante, le rapport du service de renseignement espagnol note que « la coopération entre Rabat et Tel-Aviv pourrait dépasser le cadre sécuritaire et militaire pour englober une collaboration en matière de renseignement ». Par ailleurs, le rapport confidentiel du renseignement espagnol a alerté sur les autres manoeuvres du royaume dans la région. Il cite, dans ce sens, notamment l’autorisation du Maroc à la société Qatar Petroleum International Upstream L.L.C et à une autre société sioniste de démarrer l’exploration pétrolière et de gaz dans le Sahara occidental occupé, relevant que « ces projets auront des répercussions catastrophiques sur l’environnement dans les régions espagnoles ». L’installation par une société marocaine d’une ferme piscicole au large des îles Zaffarines a été également citée par le rapport, qualifiant la décision marocaine de « développement dangereux sur laquelle il ne faut pas se taire quels que soient les défis », déplorant l’absence d’une coopération de la part des pays de l’Union européenne (UE). Le rapport met, en outre, l’accent sur les tentatives d’ingérence du Maroc dans les affaires internes de l’Espagne, notamment dans les villes de Ceuta et Melilla. « Rabat commence à nous agacer par ses conditions (…) pire encore, elle commence à s’ingérer dans nos affaires intérieures », s’alarme la même source. Et d’ajouter : « L’activité du renseignement marocain dans les deux villes a gagné en intensité et les Espagnols d’origine marocaine constituent une bombe à retardement pour nous. Ils peuvent être mobilisés à tout moment par Rabat », ajoute la même source. Selon le rapport, « le Maroc se permet de tels agissements grâce au poids du lobby juif marocain à Washington ».
R.I. avec APS