Des manifestations dans 36 villes du royaume : Les Marocains disent non à la normalisation
Les Marocains sont descendus dans la rue hier dans 36 villes du pays pour exprimer leur soutien aux Palestiniens à l’occasion de la Journée internationale de solidarité avec la Palestine. Des manifestations qui ont été violemment réprimés par le régime du Makhzen, tout comme les manifestations qui se tiennent chaque soir depuis une semaine dans les différentes villes du Maroc. La visite le mercredi passé du ministre de la défense de l’entité sioniste au Maroc, a mis le feu aux poudres dans pratiquement toutes les villes du royaume où les citoyens cessent d’investir les rues, exprimant à la fois, leur refus de toute sorte de normalisation avec l’entité sioniste mais aussi le rejet de l’installation d’une base militaire Israélienne dans la région de Nador où les manifestations étaient d’une grande ampleur. Les Marocains rejettent l’idée de voir le Maroc s’offrir pour devenir une base arrière de l’entité sioniste en Afrique. Le Front marocain de soutien à la cause palestinienne et opposé à la politique de normalisation avec l’entité sioniste, a annoncé la tenue de rassemblements de protestations pour la journée d’hier à travers 36 villes du royaume, pour dénoncer la visite mercredi passé, du ministre de la défense de l’entité sioniste Benny Gantz, au Maroc et le rejet de cette politique de normalisation avec Israël menée par le Makhzen.
Dans une déclaration le Front marocain pour la Palestine a indiqué que « les rassemblements de protestations auxquels ont appelés les différentes sections de l’organisation, seront tenus à des heures différentes, selon les villes soit à 16h soit à19h et ce à l’occasion de la journée internationale de solidarité avec la Palestine qui coïncide avec le 29 novembre de chaque année ».
Cette Organisation, a décidé de la tenue d’un autre rassemblement devant le Parlement sis dans la capitale Rabat malgré la répression qui s’était abattue contre les citoyens qui se sont rassemblés devant cette institution.
Parmi les villes choisies pour l’organisation, l’on retient Rabat, Marrakech, Meknes, Casablanca, Fès, Agadir, Taroudant, Beni Mellal, Taza, Tétouan, Oujda, Tanger, Mohamedia, Khenfira, Sidi Kacem et Khemissat. Cette organisation a tenu à réitérer le soutien du peuple marocain à la cause palestinienne promettant de « ne jamais accepter la normalisation ».Il est indiqué dans ce document que « l’objectif de tous ces rassemblements, à travers l’ensemble du territoire national, c’est d’exprimer le soutien du peuple Marocain au peuple Palestinien et la dénonciation du feuilleton de normalisation avec les sionistes », ajoutant que « nous évaluons en ce moment les difficultés dont fait face le peuple Palestinien que ce soit à l’échelle internationale ou au niveau arabe, dans un contexte marqué par des alliances entre sionistes et les impérialistes appuyés par ses collaborateurs locaux en vue de faire taire cette cause via des contrats dévoilés après avoir été cachés des décennies durant ». Cette colère ne se limite cependant pas aux seuls rejets contre la normalisation et la visite de Benny Gantz au Maroc, mais elle déborde sur des questions d’ordres politiques, ayant trait au respect des droits de l’homme et des libertés dans le royaume.
La situation des droits de l’Homme critiquée
C’est ce qui ressort en effet, de la déclaration de la présidente de l’association marocaine « Adala », Djamila Sayouri, qui a critiqué la situation des droits de l’homme dans son pays dénonçant la répression qui s’est abattue sur les manifestants comme a été rapporté par les médias locaux. Dans son nouveau rapport, la président de l’association « Adala » pour le droit à un procès équitable a indiqué qu’ « il a été constaté que depuis 2017, le Maroc n’a pas progressé dans les libertés », dénonçant la manière avec laquelle les manifestations ont été réprimées et l’usage excessif de la force pour disperser les manifestants dans un certain nombre de villes. Outre l’usage excessif de la force, Mme Djamila Sayouri a également déploré les difficultés que rencontrent les associations dans leurs démarches juridiques pour obtenir des agréments et autorisations définitives ou temporaires, leur permettant d’exercer leurs activités dans la légalité. Elle ajoute dans le même sillage qu’ « il n’ya aucun progrès dans l’établissement d’un cadre législatif global qui garantit les libertés et les droits », et d’ajouter « il n’ya rien de nouveau dans l’avancement des libertés ». Des vidéos ont également circulés hier, montrant des citoyens se rassemblés à travers les villes du Maroc, dénonçant la normalisation et la signature d’accords signé entre le régime Marocain et l’entité sioniste. Dans la ville de Fès, des images qui ont circulé en fin d’après midi d’hier, montrent des manifestants scander des mots d’ordre hostiles à cette normalisation scandant à tue tête « Pouvoir Marocain lâche, nous sommes contre la normalisation avec Israël ». Dans une autre ville du royaume, ce sont des écoliers qui ont investi les rues, dénonçant la tenue d’examen commun décidé par les responsables de l’éducation. Plusieurs autres vidéos circulent également sur les réseaux sociaux, pour montrant toutes, la colère des citoyens opposés à la normalisation mais aussi dénonçant les descentes punitives lancées contre des manifestants pacifiques. Dans la soirée de dimanche passé, les forces de sécurités du régime marocain, ont procédé à l’empêchement d’un sit-in populaire qui devait se tenir devant le siège du Parlement Marocain dans la capitale Rabat, auquel avait appelé le groupe d’Action pour la Palestine en solidarité avec le peuple Palestinien à l’occasion de la journée internationale de solidarité avec le peuple Palestinien. C’est ce qu’a révélé le président de l’Observatoire Marocain contre la normalisation avec l’entité sioniste, Ahmed Ouihmane, indiquant que « les forces de l’ordre marocaines, ont empêché par la force, ce sit-in populaire de solidarité avec la Palestine, sous le slogan ‘avec la résistance….contre la normalisation avec les sionistes’ ». Les membres du groupe Action pour la Palestine, devaient animer hier une conférence de presse à travers laquelle ils comptent dévoiler les raisons de cette interdiction dont a fait l’objet ce sit-in du dimanche soir en plus des dangers que représente la normalisation avec l’entité sioniste notamment après la signature d’accords sécuritaires entre Rabat et l’entité sioniste en réaffirmant au cours de cette rencontre avec les médias, le soutien du peuple Marocain à la cause Palestinienne. Dans tous les cas, les cris de colère dénonçant à la fois la politique du Makhzen envers l’entité sioniste à laquelle se greffe les dénonciations d’atteintes aux droits humains et de la tentative de l’instauration du pass sanitaire obligatoire ainsi que d’autres revendications socio professionnelles comme celles des enseignants contractuels qui demandent un statut de fonctionnaire, l’on pourra dire que le régime marocain est désormais sur une véritable poudrière.
Boubekeur Amrani