Ramtane Lamamra à El-Qods El-Arabi : L’Algérie est dans une position de confrontation avec l’entité sioniste
« Au vu des nombreux complots auxquels fait face l’Algérie, il devient clair qu’elle est dans une position de confrontation avec l’entité sioniste qui signe aujourd’hui des accords sécuritaires et militaires à nos frontière avec un voisin et un frère », a affirmé le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, dans entretien accordé à El Qods el Arabi. Lamamra a expliqué que cette « position de confrontation imposée à cause du retour en force de l’Algérie sur la scène internationale et ses positions souveraines de principes sur de nombreuses questions de décolonisation tels que la question palestinienne et la question sahraouie ».
Dans ce long entretien, le chef de la diplomatie algérienne qui est revenu sur de nombreuses questions qui agitent la scène internationale notamment africaine et arabe a réitéré la position de soutien de l’Algérie à la lutte du peuple palestinien. Un soutien, ajoute-t-il, qui « n’est pas uniquement une ligne de conduite politique mais qui émanent plutôt des spécificités du peuple algérien conscient de la justesse des luttes des peuples pour leurs droits à se débarrasser du joug colonial comme il l’a fait lui durant la guerre de libération nationale ».
Pour ces positions de soutien aux luttes des peuples opprimés, explique M. Lamamra, « l’Algérie a été et continue d’être la cible de complots internes et à ses frontières visant à l’affaiblir et l’éloigner de ces questions ». Mais, cet éloignement qui a duré pendant la décennie noire n’a pas duré et l’Algérie revient après le grand Hirak qui a porté à la tête de l’Etat des hommes portés par la volonté populaire via des élections transparentes. Malgré ces complots, ajoute-t-il, « l’Algérie œuvre à unir les arabes lors du prochain sommet sur une consensus sur la question palestinienne et le retour à l’accord de 2002 sans pour autant intervenir dans les affaires internes de pays qui ont passé la normalisation avant le droit des palestinien à disposer de leur Etat dont la capitale est el Qods Est ».
Abordant le conflit au Sahara occidental, le ministre des Affaires étrangères a rappelé que « jusqu’à 1975, les relations entre les pays maghrébins étaient excellentes ». A cette époque, l’Algérie, rappelle M. Lamamra étaient dans une position de leader du tiers monde ayant pu inviter le leader palestinien Yasser Arafat au Nation unies en 1974. A la même année, le ministre des Affaires étrangère de l’époque avait réussi à chasser le représentant de l’Etat raciste Sud-africain. Ce qui, ajoute-t-il, a renforcé les liens entre l’Algérie et les pays du continent africain. M. Lamamra, qui a rappelé les positions algériennes de soutien aux luttes des peuples opprimés et la nationalisation des hydrocarbures et les inimités créées par cette politique, s’est dit « comprendre les causes de l’émergence de la question sahraouie et les tentatives américaines et françaises ont tenté de changer le régime via la création de mouvements séparatistes ». Mais l’échec de la tentative les amènera ainsi à créer le conflit du Sahara occidental. Aussi, explique M. Lamamra, « les parties du conflit ont accepté en 1991 l’idée d’un règlement de cette question sous les auspices de l’ONU mais il s’avèrera rapidement que ce n’est qu’une stratégie pour gagner du temps ».
Aujourd’hui, la réémergence de ce conflit, ajoute le chef de la diplomatie algérienne, vise à affaiblir l’Algérie.« Croyant aussi que l’Onu est sous la coupe de la France et des Etats-Unis, certains pays dont le Maroc tente de faire croire que la question sahraouie est un conflit interne alors que c’est une question de décolonisation portée par la résolution 1514 1960 de l’ONU », explique-t-il. Dans le même entretien, M. Lamamra a mis en exergue les réalisation sur le plan interne et le développement enclenché sur tout les plans, signalant toutefois que des lobbies activant en France et aux USA œuvrent à affaiblir l’Algérie . « Nous ne laisseront personne nous utiliser pour atteindre ses intérêts. L’Algérie est un pays souverain et un pays aux positions de principes », conclut-il.
Kamel Naït Ameur