Dr Mohamed Melhak, spécialiste des maladies virales : « Nous vivons une situation similaire à celle qui a prévalu avant la troisième vague »
Covid 19 s’accélère après une période de stabilité, a alerté jeudi sur la radio locale de la wilaya de Sétif, Dr Mohammed Melhak, chercheur spécialiste des maladies virales et ancien biologiste dans des laboratoires d’analyses. celui-ci a précisé que « le variant Delta demeure le virus le plus dominant en cette conjoncture hivernale marqué également par la multiplication des maladies virales comme les grippes saisonnières ». La situation, ajoute-t-il, est ainsi « devenue plus compliquée d’autant plus qu’il est clair que nous vivons actuellement une situation similaire à celle qui a précédé l’émergence de la troisième vague d’où l’éventualité fort plausible d’une hausse du nombre de contaminations dans les jours qui viennent ». Dr Mohamed Melhak a, par ailleurs, déploré que « l’Algérie n’ait atteint jusqu’à présent que 25% du taux de vaccination, estimant que ce dernier ne suffit pas pour assurer une immunité collective qui nous prémunit contre les effets graves de la quatrième vague ». « Revenir aux campagnes de sensibilisation et d’explication pour inciter les citoyens à aller se faire vacciner est devenu nécessaire voire vital afin de relancer ce taux faible de vaccination en levant les doutes et les appréhensions créées notamment par les rumeurs et l’intox diffusées sur les réseaux sociaux », recommande-t-il. Devant cette situation alarmante, le chercheur spécialiste des maladies virales a qualifié de « positive » la proposition pour la mise sur pied d’un pass sanitaire qui contraindra les gens à aller se faire vacciner pour pouvoir accéder aux lieux publics mais, explique-t-il, « il faudra au préalable, pour sa réussite, préparer les conditions techniques nécessaire à sa bonne application et son suivi sur le terrain ».
Abordant le chapitre des craintes qui empêchent les citoyens de se faire vacciner, Dr Mohamed Melhak a cité « la rumeur propagée selon laquelle le vaccin cause la stérilité chez les deux sexes tout en rassurant que cette information ne repose sur aucun argument scientifique ». Le même ton a été adopté par ce dernier qui a estimé qu’il n’est pas encore opportun de lancer des alertes au sujet du variant Omicron qui n’est, affirme-t-il, pas encore connu des scientifiques qui n’ont encore produit aucun travail de recherche qui puisse représenter une référence sur ce dernier. « Ce qui se dit actuellement n’est que suppositions et hypothèses », ajoute Dr Melhak, qui a estimé qu’il faudra plutôt être optimiste au lieu d’adopter une attitude négativiste et pessimiste face à l’avenir car, assure-t-il, les premiers cas de contamination à ce variant n’ont pas montré des symptômes graves ni même engendré de décès.
Enfin, Dr Melhak, qui n’a pas écarté l’éventualité de l’entrée du variant en Algérie, a préconisé plutôt de se concentrer sur la lutte contre le variant Delta qui enregistre une hausse du nombre de contamination en allant notamment se faire vacciner d’autant plus, rappelle-t-il, que treize millions de doses sont disponibles en stock actuellement. Le respect des mesures sanitaires, conclut-il, est, en plus de la vaccination, le meilleur moyen de se prémunir des effets graves du variant.
Kamel Nait Ameur