Pr. Lyes Akhamoukh, membre du Comité scientifique de suivi de la pandémie : La réticence envers la vaccination inquiète
Depuis mercredi le Comité scientifique de suivi et de lutte contre le coronavirus est en alerte. Réuni en session ouverte, cette instance scientifique a tira la sonnette d’alarme dès la détection, la semaine dernière, du premier cas de contamination au variant Omicron, un virus décrit par le professeur Lyes Akhamoukh de « très contagieux mais moins nocif que le variant prédominant Delta ».
Cette réunion, qui s’inscrit dans le même sillage que celle en visioconférence tenue par le ministre avec les directeurs de la santé à l’échelle des wilayas du pays, est consacrée à l’adoption d’un dispositif spécial requis pour se préparer tout aussi humainement que matériellement contre la 4e vague du covid. Dans ce sens, le membre du Comité scientifique de suivi de la pandémie de covid-19, Pr Lyes Akhamoukh a précisé jeudi sur les ondes de la Radio algérienne que ce dispositif doit permettre« d’adapter, en concertation avec les DSP et les conseils scientifiques, les hôpitaux dédiés au covid-19 dans chaque wilaya et ce pour permettre la continuité des soins surtout avec la 3e vague qui a été très violente pour les malades chroniques dont ceux atteints de rhumatismes, d’hypertension, de diabète, les cancéreux… et surtout palier à la rupture de stocks en matière de médicaments, faire l’inventaire des appareils médicaux en maintenance comme les respirateurs et vérifier surtout les stocks d’oxygène ». « On ne peut éviter cette 4e vague, on est en plein dedans, toutefois il faut aplanir la courbe et surtout se préparer au maximum », a-t-il avertit,tout en estimant que « nous sommes mieux préparés par rapport aux précédentes vagues ».
Selon ce spécialiste des en maladies infectieuses, malgré « les paramètres annonciateurs du pic de la 4e vague, telle l’occupation des lits de réanimation dans les grandes wilayas comme Alger, Jijel, Béjaïa, Tizi Ouzou et Oran, il y a moins d’hospitalisation ». Il explique d’ailleurs que si le variant Omicron se propage beaucoup plus vite, il est moins dangereux que le variant Delta. « Les études disent que jusque-là, le variant Omicron est moins nocif que Delta », avant d’ajouter qu’en Algérie « c’est Delta qui est dominant et donc responsable de la 4e vague ».
« Le Delta fait autant peur aux membres du comité scientifique qu’à la population », ajoute-il avant d’estimer que le variant Omicron pourrait vite devenir Dominant. Il citera le cas de l’Angleterre où on a constaté que le nombre de contamination double chaque deux jours avec un taux de présence de 40% du variant Omicron. Selon le spécialiste en maladies infectieuses « le diagnostic prédit que dans quelques semaines, le variant Omicron qui est trois fois plus contagieux que la souche Covid de Whuhan écartera complètement Delta ».
Le souci majeur affiché par les membres du Comité scientifique de suivi de la pandémie du coronavirus, demeure les réticences constatées au sein de la population à l’égard du vaccin.
C’est par rapport à cela que le professeur Lyes Akhamoukh précise qu’ « on ne sait toujours rien sur les formes de mutation, la transmissibilité et la dangerosité de ce virus mortel », indiquant qu’ « avec ce virus, on a eu beaucoup de surprises et personne ne s’attendait à ce que la troisième vague soit très violente et personne ne voyait venir cette pression sur le demande d’oxygène qu’on n’a pas vécu la première fois ». En Italie, tient à rappeler le Pr Lyes Akhamoukh, « la première vague était plus meurtrière, la seconde était douce », Or dit-il « en Inde c’était le contraire mais ils ont souffert de la 3e vague et en Algérie on a très peur malgré le taux faible de contamination », avertit ce spécialiste. « On se vaccine pour ne pas aller à l’hôpital, pour ne pas tomber malade et pour ne pas mourir » martèle-t-il, avant d’insister sur le fait que « c’est ce qui sauve le système de santé et c’est ce qui nous évite l’apparition de nouveaux variants ».
« Il va y avoir de nouveaux variants dans les pays à faible taux de vaccination notamment avec l’apparition d’Omicron détecté en Afrique du Sud où la vaccination n’excède pas les 40% », avertit le professeur Lyes Akhamoukh indiquant que « si on a perdu une guerre c’est celle des réseaux sociaux à qui il incombe les réticences à la vaccination, car il ya beaucoup de complotistes qui partagent tout et n’importe quoi ».
Boubekeur Amrani