Une cellule multisectorielle propre à la veille technologique : Faire face aux menaces technologiques
La cyber sécurité est l’un des enjeux majeurs pour les politiques de défense et de sécurité des pays, à l’ombre des évolutions que connaît le monde post-covid. Une question qui dépend grandement de la sécurité technologique, elle-même assise sur la capacité des nations à suivre et à s’adapter aux profondes mutations technologiques du monde d’aujourd’hui. D’où la nécessité de d’initier des politiques orientées vers l’innovation, mais aussi et surtout de mettre en place à système de veille technologique qui soit à la pointe. C’est dans ce contexte que le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Abdelbaki Benziane, a annoncé hier à Alger que la création d’une cellule multisectorielle de veille technologique qui devra permettre « l’élaboration d’une feuille de route gouvernementale coordonnée » pour suivre les enjeux prioritaires dans le domaine de la veille et de la sécurité technologiques.
Le ministre, qui supervisait la cérémonie d’installation officielle du groupe de travail du Comité national de veilletechnologique, a indiqué que ce comité pluridisciplinaire et intersectorielle permettra « l’élaboration d’une feuille de route gouvernementale coordonnée qui contribuera au suivi des enjeux prioritaires dans le domaine de la sécurité technologique nationale, ainsi qu’à l’évaluation des capacités des différents secteurs, qu’ils soient humains ou matériels » dans le domaine.
M. Benziane a ajouté que cette feuille de route permettra également « l’utilisation commune et efficace » des équipements et des structures de base, en plus d’adopter une conception unifiée des mécanismes qui seront mis en place afin d’assurer la sécurité technologique nationale du pays.
Le ministre a souligné, à cet égard, que la finalité est de préserver la « souveraineté » numérique pour le pays. M. Benziane s’est également engagé, dans le même sillage, à travailler « à intensifier les efforts pour relever les défis et faire face aux menaces que la technologie impose aux niveaux régional et international ». Le ministre a souligné, à ce propos, que ce groupe placé sous la tutelle du Premier ministre, a été mis en place en application des instructions du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, portant formation d’une cellule de veille technologique et qui s’inscrit au titre d’un ensemble de dispositions qu’il a ordonnées, dans le but de préserver « la souveraineté numérique » du pays. M.Benziane s’est engagé à l’occasion, à œuvrer à « intensifier les efforts, en vue de relever les défis et faire face aux risques désormais induits par la technologie au double plan régional et international ». Au regard de l’augmentation des risques de la relation entre la sécurité et la technologie sur la scène internationale, le ministre a affirmé qu’il s’agit de « changer les rapports de force dans le monde » qui ne sont plus « soumis aux éléments de force traditionnelles à mesure qu’ils sont désormais influencés, dans un plus degrés plus élevé, par les capacités et les moyens de chaque Etat en matière de technologie numérique et avec lesquels le concept de la souveraineté a changé et est désormais sous le diktat des laboratoires des industries numériques, des sociétés TIC et des logiciels de l’intelligence artificielle ». Il Pour le ministre, confier la présidence et la supervision du travail de la cellule de veille technologique au ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche technologique, se veut « une affirmation de la conviction de l’Etat quant au nouveau rôle qualitatif et qu’il attend de l’université algérienne et des différents établissements nationaux de recherche », et ce, en vue d’ »accompagner les politiques publiques et lutter contre les différents piratages culturels et les tentatives de porter d’atteinte à l’unité nationale ». Le ministre a, enfin, appelé l’Université algérienne à mobiliser les chercheurs et les spécialistes, en vue de se pencher sur les problématiques soulevées, à recenser les risques possibles, à formuler les solutions et à apporter des propositions au profit de l’environnement économique et social, des pouvoirs publics et des autorités sécuritaires ». Chokri Hafed