Covid et perturbation de la scolarité des enfants : Quelles solutions ?
Entre la poursuite des études durant les vacances de printemps et la fusion des deux derniers trimestres restant de cette année scolaire, les spécialistes, les parents d’élèves, les pédagogues et les syndicats sont partagés quant à la formule à adopter afin d’éviter plus de déperdition dans la scolarisation des enfants.
Les avis sont variés et ne font pas consensus. C’est du moins ce qui ressort des déclarations «hétéroclites» faites par les intervenants en relation directe avec le secteur de l’Éducation nationale. Certaines parties estiment qu’il est judicieux de consacrer la première semaine des vacances du printemps pour rattraper le retard accusé en raison de la prolongation de la suspension des études, cette mesure a été, rappelle t-on, décidée des suites de l’aggravation de la crise sanitaire. D’autres estiment, quant à eux, que « le meilleur moyen permettant de rattraper le temps perdu est de fusionner les deux trimestres restants». Pour le président de la commission de l’Education, de l’Enseignement supérieur et des affaires religieuses près l’Assemblée populaire nationale, Abdelkrim Aid, «la suspension des études constitue une mesure juste, car elle a été décidée alors que le virus du coronavirus était en pleine propagation», a-t-il expliqué. Il préconise que «la consécration des journées de fin de semaine, vendredi et samedi pourrait venir à bout du retard observé dans les cours, en plus de la consécration des heures supplémentaires au profit des élèves se préparant pour les examens du baccalauréat et du BEM». Pour sa part l’expert pédagogique, Ahmed Tissa, estime qu’il est «prématuré d’aborder la question liée aux retards observés dans les cours », expliquant que «l’année scolaire s’étend jusqu’au 30 juin et non pas pour les mois d’avril et mai». «Pour réussir le parachèvement de l’année scolaire, il est plus qu’indispensable de mettre en place les moyens pédagogiques et matériels », a-t-il recommandé. Il ajoutera que «l’année scolaire ne sera pas affectée par la suspension car les cours ont été allégés». «Il suffit d’adapter un plan exceptionnel mis en place par le ministère de l’Education national dans le cadre de la lutte contre la propagation du covid 19», a-t-il rappelé. Le secrétaire général du Conseil des Lycées d’Alger, Zoubir Rouina, estime pour sa part qu’il serait «judicieux d’annuler les examens, devoirs et compositions du second trimestre et consacrer une durée de deux semaines pour la poursuite des études». «Car, l’objectif final est de transmettre le savoir aux élèves et non pas la tenue des examens», a-t-il argumenté, rejetant par là même occasion «la proposition de certaines organisations syndicales appelant à l’annulation des vacances du printemps». «La durée totale du retard ne dépasse pas 11 jours», a-t-il relevé. Il saluera «la mesure juste décidée par l’Etat en prolongeant la suspension des études et ce dans le cadre de la lutte contre la propagation du coronavirus». La même source a mis l’accent sur «la nécessité de la réactualisation du protocole sanitaire et l’obligation de sa mise en application rigoureuse dans les établissements scolaires». Le syndicat national des Inspecteurs d’Education, par le truchement de son secrétaire général, Rabia Chalabi, a estimé que «la prolongation de la suspension des études a constitué une mesure juste car elle rentre dans le cadre de la préservation de la santé publique». Dans ses recommandations, il préconise «la consécration de la première semaine des vaccances pour poursuivre les études». L’interlocuteur plaide pour «le maintien des trois trimestres composant l’année scolaire tout en maintenant le programme scolaire adapté en prenant en compte la crise sanitaire», préconisant «de plafonner la moyenne de plus 10/20 pour l’accès aux paliers cycles moyens et secondaire et de plus de 5/10 pour les élèves du cycle primaire». «Il s’agit d’assurer la qualité de l’enseignement», a-t-il expliqué. L’association nationale des parents d’élèves, par le biais de Fatiha Bacha, a appelé à «une réflexion sur la stabilité de l’école nationale» et plaide pour «l’accompagnement des parents d’élèves de leurs enfants dans leur scolarité à distance en prenant en compte les nouvelles technologies».
Salim Abdenour