Crise ukrainienne : Début de nouvelles manœuvres navales en Mer Noire
La Russie a lancé hier de nouvelles manœuvres navales d’ampleur en Mer Noire, ont rapporté des médias citant une source officielle.
« Plus de 30 navires de la flotte de la mer Noire ont pris la mer depuis Sébastopol et Novorossiïsk selon le plan d’exercice », a indiqué hier matin le ministère de la Défense. « Le but de l’exercice est de défendre la côte maritime de la péninsule de Crimée, les bases des forces de la flotte de la mer Noire, ainsi que les objets du secteur économique du pays (…) d’éventuelles menaces militaires », précise le ministère. Tard vendredi, la porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova a pour sa part dénoncé les propos de Washington, selon lesquels une invasion russe de l’Ukraine pourrait commencer de manière imminente. « L’hystérie de la Maison Blanche est plus révélatrice que jamais. Les anglo-saxons ont besoin d’une guerre. A tout prix. Les provocations, la désinformation et les menaces sont la méthode favorite pour résoudre ses propres problèmes », a-t-elle critiqué sur Telegram. L’ambassadeur russe aux Etats-Unis a lui dénoncé des propos américains jugés « alarmistes », dénonçant un manque de preuves et réitérant que la Russie « n’allait attaquer personne ». Ces derniers mois, Moscou a massé des dizaines de milliers de soldats aux frontières ukrainiennes, faisant craindre une attaque. La Russie, qui dément tout projet en ce sens, réclame des garanties pour sa sécurité, dont le rejet d’une adhésion de Kiev à l’Otan. En janvier, la Russie avait annoncé des exercices navals tous azimuts pour le mois même ainsi que pour février, dans l’Atlantique, l’Arctique, le Pacifique et la Méditerranée, mais aussi dans « les eaux et les mers adjacentes au territoire russe ». « Au total, plus de 140 navires de guerre et navires de soutien, plus de 60 avions, 1.000 pièces d’équipement militaire et environ 10.000 militaires doivent y prendre part », a rappelé le ministère de la Défense.
Pour sa part, le secrétaire d’État américain Antony Blinken a annoncé hier qu’il s’entretiendrait avec son homologue russe Sergeï Lavrov dans la journée. « Nous continuons à voir des signes très troublants d’escalade russe, notamment l’arrivée de nouvelles forces aux frontières de l’Ukraine », a déclaré M. Blinken lors d’une conférence de presse samedi aux Fidji. M. Blinken a une nouvelle fois assuré que Washington et ses alliés imposeront « rapidement » des sanctions punitives à la Russie si elle envahit l’Ukraine, ce qui, selon lui, pourrait désormais arriver « à tout moment ». Le département d’Etat américain a appelé les Américains se trouvant actuellement en Ukraine à quitter ce pays « maintenant », en raison de ce qu’il a qualifié de « menaces croissantes d’une action militaire russe », ont rapporté samedi des médias. « Ne vous rendez pas en Ukraine en raison des menaces croissantes d’une action militaire russe et de la COVID-19, ceux se trouvant en Ukraine devraient partir maintenant par moyens commerciaux ou privés », a-t-il dit dans un communiqué publié sur son site. Les États-Unis diffusent des informations qui, selon eux, prouvent que la Russie prépare une agression militaire contre l’Ukraine, tandis que Moscou accuse Washington de se montrer hystérique quant aux tensions entourant ce pays. Des discussions directes entre les États-Unis et la Russie ont généré peu de progrès substantiels, le Kremlin jugeant que la Maison Blanche a échoué à résoudre ses principales inquiétudes en matière de sécurité. Par ailleurs, plusieurs médias ont rapporté que le président américain Joe Biden s’entretiendrait ce samedi avec son homologue russe Vladimir Poutine par téléphone, avançant ainsi la date de l’appel téléphonique proposé pour lundi par le Kremlin.
R.I. avec agences