Pétrole : Le baril flirte avec les 100 dollars
Rien ne semble plus arrêter la hausse des cours du brut. Dopé par les facteurs géopolitiques, les prix du baril de pétrole battent record sur le record et atteignent des niveaux qui n’ont plus jamais vu depuis 2014.
Il est vrai que le conflit en Ukraine, qui oppose la Russie aux pays de l’Otan fait planer des menaces sur l’approvisionnement du marché en pétrole et en gaz notamment en Europe. Une situation qui alimente la nervosité des marchés.
Hier, à l’ouverture de la semaine de cotation les cours ont atteint de nouveaux plus hauts. Vers 16H30 GMT, le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril coté sur le marché londonien prenait 0,26% à 94,69 dollars, après avoir touché en cours de journée les 96,16 dollars. Idem pour le baril de pétrole américain, le WTI. Le baril de Texas Intermediate coté au York Mercantile Exchange), pour livraison en mars gagnait 0,66% à 93,71 dollars. Il avait atteint 94,94 dollars durant la séance.
Les analystes sont unanimes, les tensions en Ukraine se répercutent sur le marché. « La semaine commence sur une note assez tendue, les tensions entre l’Ukraine et la Russie ne semblant pas se diriger dans la bonne direction », note Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote. La « peur de l’escalade des tensions » dans la crise russo-occidentale, d’une ampleur jamais vue depuis la fin de la Guerre froide, a poussé le prix du Brent au dessus de la barre des 95 dollars le baril, commente Victoria Scholar, analyste chez Interactive investor. Les investisseurs redoutent de potentielles perturbations de l’approvisionnement, dans un marché déjà tendu, d’autant que la Russie est l’un des trois plus grands producteurs de pétrole au monde, avec l’Arabie saoudite et les États-Unis. « Les marchés de l’énergie sont clairement à cran et si les approvisionnements sont menacés, il y a un risque que le pétrole s’envole encore plus haut », confirme Susannah Streeter, analyste chez Hargreaves Lansdown. « Compte tenu du faible niveau des stocks et de la diminution de la capacité de réserve, le marché du pétrole ne peut pas se permettre de grandes perturbations de l’offre », explique Giovanni Staunovo, analyste pour UBS.
Chokri Hafed