Gaz, pétrole, blé : Les cours battent des records
La poursuite du conflit entre la Russie et l’Ukraine et l’éventualité que celui dure dans le temps accentue les inquiétudes des marchés de matières premières. La Russie et l’Ukraine sont des fournisseurs majeurs de céréales, et de blé particulièrement, alors que la Russie est l’un des principaux producteurs et exportateurs de gaz, de pétrole et de produits raffinés. L’inquiétude est palpable au sein des pays européens dont les importations du gaz russe représentent une bonne partie de leur consommation. Une inquiétude renforcée paradoxalement par les nombreux paquets de sanctions prises par les Européens contre la Russie et qui pourraient à terme avoir des conséquences négatives surl’Union européenne.
Hier d’ailleurs, les premières mesures de réciprocité prises par la Russie ont provoqué une grande perturbation des marchés pétroliers et gaziers qui ont pratiquement explosé. À l’ouverture des marchés, le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril, dont c’est le dernier jour d’utilisation comme contrat de référence, s’envolait de 4,92% à 102,75 dollars. Le prix du baril de WTI avait bondi de plus de 6% et a atteint le seuil symbolique de 100 dollars le baril. Parallèlement au marché du pétrole, le marché du gaz n’a pas été épargné par les hausses. Hier à l’ouverture, le marché de référence de gaz naturel en Europe, le TTF (Title Transfer Facility) néerlandais a affiché une hausse de plus 35% pour atteindre 128 euros le mégawattheure (MWh). Vers 10H30 GMT, le TTF se négociait à 108,04 euros le MWh.
La fébrilité des marchés est alimenté par les craintes sur l’approvisionnement du marché européen. L’analyste pour Exinity Hussein Sayed qui estimait hier que « cette nouvelle volée de sanctions pourrait éventuellement interrompre l’approvisionnement en gaz de l’Europe et entraîner des conséquences économiques dangereuses ». D’autres experts et analystes n’hésitent pas de leur coté à exprimer leur crainte de voir la Russie riposter à ces mesures sévères en réduisant, voire en suspendant complètement, ses livraisons d’énergie à l’Europe. Le conflit a impacté le marché des céréales, d’autant que La Russie et l’Ukraine représentent 30 % des exportations mondiales de blé et d’orge. Les cours du blé ont augmenté de 50 euros, pour atteindre jusqu’à 344 euros la tonne.
Kamel Nait Ameur