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Yahia Zoubir, expert en relations internationales : Il y a une hostilité « implacable » du Maroc envers l’Algérie

L’hostilité « implacable » du Maroc envers l’Algérie existait  bien avant les accords d’Abraham, selon l’expert en relations internationales, Yahia Zoubir.

L’expert en relations internationales Yahia Zoubir a affirmé dans une analyse parue hier sur le site spécialisé The conversation.com que « l’Algérie n’a pas répondu à l’hostilité implacable affichée par les responsables marocains bien avant les accords d’Abraham mais devant l’acte de l’ambassadeur du Maroc à l’ONU à la mi-juillet qui a distribué une note exprimant son soutien à l’organisation terroriste MAK, le seuil de tolérance a été atteint provoquant ainsi la réaction de l’Etat algérien qui a rappelé son ambassadeur au Maroc pour des « consultations » et à demander au Maroc une clarification officielle ». Des explications que le Maroc n’a jamais données.L’Algérie a alors décidé de rompre ses relations diplomatiques avec le Maroc le 24 du mois d’août passé, a arappelé Yahia Zoubir, qui a estimé que cette rupture est « le produit d’une longue histoire de tensions », tout en mettant en exergue le fait que « le Maroc ait fait avancer ses intérêts, souvent au détriment de l’Algérie au cours de la dernière décennie ». Et de rappeler à ce sujet justement qu’ «en 1994, durant la décennie noire qu’a traversée l’Algérie, les autorités marocaines ont accusé à tort l’Algérie d’être à l’origine des attentats terroristes de l’hôtel Asni à Marrakech et a imposé, par la suite, des visas aux Algériens. Par réciprocité, l’Algérie a imposé des visas et a fermé ses frontières terrestres avec le Maroc ».

Par ailleurs, notons qu’à l’origine de l’exacerbation des tensions entre les deux pays au cours des derniers mois, l’analyste politique cite deux événements dont le premier est l’agression menée par les forces marocaines, le 13 novembre 2020, contre des Sahraouis qui manifestaient pacifiquement à El-Guerguerat alors que le second est le tweet de l’ex-président des Etats-Unis, Donald Trump, qui avait annoncé sa reconnaissance unilatérale de la prétendue souveraineté marocaine au Sahara occidental, en contrepartie de la normalisation avec l’entité sioniste. Pour l’Algérie, précise Yahia Zoubir, ces deux faits sont perçus comme « une menace réelle pour sa sécurité nationale ».

Enfin, survient le dernier scandale d’espionnage révélé par un consortium de médias dont  « Forbidden Stories » et Amnesty International connu sous l’appellation de « l’affaire Pegasus », du nom du logiciel espion commercialisé par la société israélienne NSO grâce auquel 6.000 Algériens, dont de hauts responsables ont été ciblé par l’espionnage marocain. Ce climat de tension continu a donc  fait, selon l’auteur, que le projet de l’Union du Maghreb, créé en 1989 est devenu « moribond » depuis 1996.

Yahia Zoubir estimera que cette rupture des relations risque d’entraîner des « réalignements géopolitiques », tout en s’interrogeant si le Maroc allait intensifier les tensions en utilisant la carte israélienne contre l’Algérie, ou s’il cherchera à les réduire.

Akli Amor

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