Grand Prix El-Hachemi-Guerouabi 2022 : Faïz Ghemmati lauréat
Le jeune chanteur chaâbi, Faïz Ghemmati de Cherchell a été consacré, samedi à Alger, lauréat de la 7e édition du Prix El-Hachemi-Guerouabi qui a mis en compétition douze finalistes.
Lors de la cérémonie de clôture organisée à l’Auditorium du Palais de la Culture Moufdi-Zakaria, le jury, présidé par le chanteur chaâbi, Hamid Laidaoui, a décerné le 1er Prix de ce concours à Faïz Ghemmati à la mandole. Le jeune premier prix a intégré le monde artistique depuis une dizaine d’années seulement, essentiellement comme musicien dans trois grandes associations culturelles de musique andalouse à Cherchell. En 2014 d’abord, à « El Manara » alors qu’il était jeune lycéen (17 ans), et où il apprit à jouer à la guitare et au Oud (luth), pour rejoindre deux années plus tard « Nassim Essabah » et s’intéresser à la kouitra, et de finir en 2020 jusqu’à ce jour encore, à « Errachidia ». Le jeune Faïz Ghemmati a commis quelques enregistrements en studio, postés sur les réseaux sociaux. Le deuxième prix est revenu à Ghofrane Bouache (15 ans) de Cherchell qui, a choisi d’entrer en compétition avec, « Rachiq el qed » (inqileb), « Ach ma iberred nirani » et « Wahd el ghoziel », extraits de « Noubet Djarka », qu’elle a brillamment rendu avec une voix cristalline. En 2012, alors qu’elle n’avait que 7 ans, Ghofrane Bouache a adhéré à l’association Nassim Essabah, et a été élue en 2021, « Meilleure voix féminine », lors de la 6e édition du Prix El-Hachemi-Guerouabi. Le jury a également consacré, Salim Sidi Dris d’Alger « 3e Prix » de la 7e édition de ce concours, alors que le Prix d’encouragements du jury a été décerné au jeune Ould Rabah Mohamed Seddik de Tiaret.
Après l’annonce des résultats, les lauréats se sont vu remettre le trophée honorifique et l' »attestation de succès », en plus d’un « accompagnement financier », avec en plus, pour le Grand lauréat l’orchestration et l’enregistrement en studio de son premier CD. La présidente de l’association culturelle El-Hachemi-Guerouabi, Chahira Guerouabi a déclaré à l’issue de la cérémonie de clôture que l’ensemble des finalistes, bénéficiait d’un « suivi de la part de l’association et de tournées artistiques ». En présence de la ministre, de la Culture et des Arts Soraya Mouloudji, les membres du jury ont rappelé les critères d’évaluation retenus durant le travail d’appréciation de chaque rendu, pour départager les artistes finalistes du concours. L’évaluation s’est faite essentiellement autour de: la maîtrise de la voix et de l’instrument, la diction, l’esthétique et les ornements vocaux, la maîtrise du texte, la cohérence dans l’enchaînement des thèmes (istikhbar, qcid et final), le sens du rythme et la tenue sur scène. Douze jeunes talents, de différentes villes du pays, ont pris part, à la compétition de la 7e édition du Prix El-Hachemi-Guerouabi, organisée sous le parrainage du ministère de la Culture et des Arts, en collaboration avec l’Office national des Droits d’auteurs et droits voisins (Onda) et le palais de la Culture Moufdi-Zakaria.
La cérémonie de clôture a été également marquée par la programmation d’un concert de musique chaâbi, animé par, les cheikhs, Abdelkader Chaou, Hamid Laïdaoui, Mohamed Rebbah et Sid Ahmed Derradji.
Le nombreux public de l’Auditorium du Palais de la Culture Moufdi-Zakaria, venu assister, après deux soirées de compétitions, au moment solennel de l’annonce des lauréats du Grand Prix El Hadj-El-Hachemi-Guerouabi, a pu apprécier, près d’une heure et demie de temps, un concert de chansons chaâbi rendu par Le maître Abdelkader Chaou, Hamid Laidaoui, Sid Ahmed Derradji et Mohamed Rebbah, accompagnés par l’Orchestre dirigé par Smail Ferkioui. D’abord Sid Ahmed Derradji, lauréat en 2014, de la première édition de ce grand prix, a occupé la place du « Cheikh » au devant de la scène, abandonnant celle de membre du jury qu’il était, après avoir mené à terme, avec d’autres collègues-artistes, la mission d’évaluation des jeunes chanteurs chaâbi en compétition. Interprétant avec une voix présente et étoffée une pièce dans le genre « aroubi », Sid Ahmed Derradji a entamé, dans une ambiance de grands soirs, un qçid dans le mode Raml El Maya enchaîné à « Ya el werchane », « Twahach’t El Behdja ma n’tawwal’chi naâmel dara » et « Amchi ya Rassoul ». Au tour du président du jury, Hamid Laïdaoui de reprendre sa casquette de « Cheikh », sous un torrent d’applaudissements du public, entonnant dans le mode Zidène, avec un timbre vocal aux contours du maître El Hachemi Guerrouabi, la pièce, « Amir Loghram », relayée à « Koulou el yamna », puis à « El Herraz », pièce d’anthologie dans le patrimoine de la chanson chaâbie. Mohamed Rebbah a, quant à lui, embarqué l’assistance dans les méandres de la poésie du melhoun, à travers une suite prolifique de pièces, avec notamment, « Ya gh’zel », « Saâdouni », « Qolo len’nass » et « El Khilaâ taâdjebni », au bon plaisir des spectateurs. Apportant de la joie dans ses notes, l’infatigable Mourad Zirouni à l’animation, a su créer, trois jours durant, les atmosphères conviviales, nécessaires à la réussite de l’événement, impliquant le public et interagissant avec lui, en plus d’exploiter tous les moments d’interludes pour solliciter, les organisateurs, les membres du jury, ou même ceux de l’orchestre pour plus d’éclaircissements concernant différents aspect en lien avec la 7e édition de ce grand prix.
Créé en 2014, ce prix baptisé du nom d’une grande figure de la musique chaâbie, vise à découvrir et promouvoir les jeunes talents, qui animeront la scène artistique de demain.
R.C.