Augmentation du prix de la baguette subventionnée : Un appel et des interrogations
La hausse des prix du pain n’est pas à l’ordre du jour, du moins pour les boulangers de la wilaya de Tizi-Ouzou qui se disaient hier s’en tenir aux lois et à l’accord qui les lient au ministère du Commerce et de la Promotion des exportations. C’est du moins l’écho qui nous ait parvenu de la structure locale représentants les boulangers qui affirmait que la corporation n’a rien à avoir avec la déclaration partagée sur les réseaux sociaux quant à une prétendue augmentation du prix de la baguette de pain à partir de jeudi. Contacté, Bouziane Mohamed, de la fédération locale des boulangers, affirmait que « les boulangers continueront à appliquer les anciens prix ». En fait, réagissant aux propos du président de la Fédération nationale des boulangers (FNB), l’Union Générale des Commerçants et Artisans Algériens (UGCAA) a, dans un communiqué rendu public lundi, affirmé que « le prix du pain est règlementé, d’autant que c’est un produit subventionné dont le prix ne peut être augmenté que par les parties concernées ». L’UGCAA a ainsi lancé un appel aux boulangers au niveau national les exhortant de ne pas augmenter le prix du pain subventionné et à continuer à appliquer le prix habituel. Toutefois, beaucoup de boulangers semblaient perdus quant à l’origine du communiqué appelant à l’augmentation du prix à partir de jeudi dont les initiateurs se disent appartenir à la même organisation. Une situation de floue qui risque d’atténuer le conflit et de le faire durer.
Dans le même communiqué, l’organisation de la corporation des commerçants et des artisans algériens a tenu aussi à rassurer tous les boulangers au niveau national que « le dossier du pain et leurs revendications légitimes sont soulevés au plus haut niveau de l’Etat » et que « la porte du dialogue est ouverte, sachant qu’il y a une série de réunions qui se tiennent au siège du ministère du Commerce et de la Promotion des exportations, en présence de représentants des boulangers de toutes les régions du pays, sous la bannière de l’UGCCA ».
D’ailleurs, précise-t-elle, « une réunion de coordination est prévue prochainement au siège du ministère du Commerce et de la Promotion des exportations, avec la participation de représentants du ministère des Finances et de la Direction générale des impôts (DGI) ». La rencontre aura à l’ordre du jour, précise l’Union Générale des Commerçants et Artisans Algériens, « l’examen des moyens d’appliquer la décision du Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, de restreindre l’impôt imposé aux boulangers sur les bénéficies uniquement et non sur le chiffre d’affaire comme il est d’usage pour les autres activités ».
A rappeler enfin que le conflit opposant les boulangers au ministère du Commerce et de la Promotion des exportations dure depuis plus d’une année ayant d’ailleurs engendré de nombreuses actions de protestation dont la dernière est la grève de deux semaines observée par les boulangers de la wilaya de Tizi-Ouzou. Depuis la reprise, le pain de 10 dinars a disparu des étalages des commerçants laissant place à la baguette améliorée de 15 dinars mais qui ne diffère en rien avec la traditionnelle baguette.
Kamel Nait Ameur