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Affaire du groupe Benamor : 10 de prison ferme requis contre Ouyahia et Sellal

Le procureur de la République près le tribunal de Sidi M’hamed (Alger) a requis hier une sentence de 10 ans de prison ferme et une amende de 2 millions de dinars à l’encontre des anciens Premiers ministres, Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal. Les deux mis en cause sont poursuivis pour des chefs d’accusation liés à la corruption dans l’affaire du groupe Amor Benamor. Toujours dans la même affaire, l’avocat général du même tribunal a réclamé une peine de 6 ans de prison ferme et une amende de 2 millions de dinars à l’encontre de l’ancien ministre de l’Agriculture, Rachid Benaissa. Il a en également requis une peine de 10 ans de prison ferme et une amende de 8 millions de dinars contre des propriétaires du groupe, Laïd et El-Hadi Benamor, et une peine de 8 ans d’emprisonnement ferme contre Sami Benamor. Poursuivant son plaidoyer, le représentant du ministère public a requis des peines allant de 2 à six 6 ans de prison ferme pour le reste des accusés cités dans cette affaire en plus d’une amende de 32 millions de dinars réclamée contre les sociétés appartenant au Groupe Benamor. Les accusés dans cette affaire sont poursuivis pour  des chefs d’inculpation liés à la corruption, à savoir la dilapidation de deniers publics, blanchiment d’argent, obtention d’indus avantages et exploitation illégale de terres agricoles. Lors du procès, le juge du pôle pénal économique et financier a reposé ses questions sur la méthode «sélective» de distribution des « quotas » de blé subventionnés par l’Etat. De plus, l’ancien Premier ministre, Ahmed Ouyahia, a été «accablé» par «la violation flagrante » des mesures du Conseil national de l’investissement, ayant trait au gel de l’octroi de concessions dans la loi sur les investissements aux futurs investisseurs dans l’activité des moulins et engrais et ce après que «le taux de saturation du marché algérien avec les moulins avait atteint 300 %, et l’arrêt du financement bancaire de projets en rapport avec les moulins». Justifiant son « quitus », en décidant de l’augmentation de l’approvisionnement des moulins par les apports de sécurité reçus en 2011, Ouyahia a évoqué «des signes d’une crise du pain, du blé et de la semoule, suite à la révolution du sucre». De plus, a-t-il déclaré, il n’occupait pas «le poste de Premier ministre au moment des faits». Selon lui, les privilèges dont a bénéficié le Groupe Benamor lui avaient été accordé une année et demi avant son arrivée à la chefferie du Gouvernement, ajoutant que «mon objectif est d’investir et de faire avancer l’économie nationale ».  «Mon rôle est de faire avancer les choses pour le mieux », a-t-il expliqué au juge qui lui a reproché son interférence directe en validant le dossier Benamor alors que cette tâche relève du ressort  du directeur du cabinet au niveau du Premier ministère. En attendant le verdict, les avocats se sont lancés dans la défense de leurs mandants. Le procès des accusés dans l’affaire du groupe agroalimentaire Benamor a débuté mercredi au niveau du pôle pénal économique et financier du tribunal de Sidi M’hamed à Alger. Il avait été reporté auparavant en raison de l’absence de l’un des accusés dans cette affaire, l’ancien Premier ministre, Abdelmalek Sellal, pour des raisons de santé. 

Salim Abdenour

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