Sahara occidental : Les eurodéputés appellent Borell à défendre le droit international
Un groupe de 19 eurodéputés (membres de l’intergroupe sur le Sahara occidental) a exprimé « son profond rejet » de la nouvelle position du gouvernement espagnol concernant le Sahara occidental, appelant le haut représentant de l’UE, à défendre le droit international dans ce territoire non autonome.
Dans une lettre adressée au Haut représentant de l’Union européenne (UE) pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borell, le groupe parlementaire a exprimé son « profond rejet de la décision adoptée par le chef du gouvernement espagnol concernant le Sahara occidental ». Dans ce contexte, les eurodéputés ont appelé Josep Borrell à défendre, au nom de l’UE, le respect du droit international au Sahara occidental, tout en assurant que « nier le droit du peuple sahraoui à la décolonisation de son territoire, c’est choisir le camp de l’occupation brutale du Maroc et de sa violation systémique des droits de l’homme ». Les eurodéputés, issus des groupes politiques des Socialistes et Démocrates (S&D), des Verts/ALE, de Renew Europe et de la Gauche (GUE/NGL), ont rappelé que le Sahara occidental est le dernier territoire à décoloniser en Afrique, soulignant qu' »en tant que territoire non autonome, il appartient à l’Espagne, en sa qualité de dernière puissance colonisatrice, d’administrer son droit à l’autodétermination conformément au droit international ». « L’occupation militaire et coloniale du Maroc est un obstacle au respect des résolutions répétées du Conseil de Sécurité des Nations unies appelant à la tenue d’un référendum d’autodétermination », ont-ils signalé, tout en précisant que « l’exploitation des ressources naturelles par la force occupante marocaine a été rejetée à maintes reprises par la Cour de Justice de l’UE qui a affirmé que ces ressources appartenaient au peuple sahraoui ».
Les signataires de la lettre ont affirmé, en outre, que la seule solution possible au conflit du Sahara occidental passe par le droit international et par la décolonisation de ce territoire par le biais d’un référendum d’autodétermination, tel que dicté par les différentes résolutions des Nations unies. « Au même titre que l’ONU, nous considérons le Front Polisario comme le seul représentant légitime du peuple sahraoui et nous défendons son droit à l’autodétermination, (et exigeons) la surveillance des droits de l’homme par la mission de l’ONU au Sahara Occidental (MINURSO), et la libération des prisonniers politiques sahraouis », ont-ils précisé.
De son côté, l’organisation Western Sahara Campaign (WSC) UK a indiqué que la nouvelle position de l’Espagne à l’égard du Sahara occidental illustrait l' »abandon scandaleux » de ses responsabilités, l’appelant à revenir sur sa décision « honteuse ». « Nous appelons Madrid à revenir sur sa décision honteuse et réaffirmons notre solidarité avec le peuple sahraoui vivant sous occupation et en exil », a affirmé l’organisation britannique dans un communiqué.Exprimant sa consternation concernant la décision du gouvernement d’Espagne de tourner le dos au peuple du Sahara occidental ainsi qu’aux résolutions 658 et 690 du Conseil de sécurité de l’ONU, l’organisation britannique a indiqué que ce changement de position a été effectué sans référence, discussion ou accord avec les Sahraouis, « un fait qui illustre l’abandon scandaleux par Madrid de ses responsabilités ». Dans son communiqué, l’organisation a déploré la position de Madrid en faveur du soi-disant plan marocain « d’autonomie », au lieu de soutenir le droit des Sahraouis de déterminer leur propre avenir en vertu du droit international, à travers un référendum. « Le faux plan d’autonomie du Maroc n’est qu’un dispositif pour étayer son occupation militaire à une grande partie du Sahara occidental et sa campagne d’élimination de l’identité nationale et culturelle sahraouie », a écrit l’organisation. Et d’ajouter : « Tous les gouvernements ont la responsabilité de faire respecter les droits inscrits dans la Charte de l’ONU. L’Espagne a une responsabilité morale supplémentaire envers les Sahraouis, étant l’ancienne puissance coloniale qui a cédé le Sahara occidental au Maroc ». La WSC UK a estimé que la décision du gouvernement espagnol « signifierait qu’il ne peut jouer plus aucun rôle constructif dans le groupe d’amis déjà discrédité de l’ONU ».
R.I. avec APS