Afin d’encourager la production locale de lait : Un nouveau cahier des charges pour les laiteries
Des mesures seront prises afin de mettre fin aux tensions cycliques sur le marché du lait subventionné. C’est dans ce contexte que l’Office national interprofessionnel du lait annonce la révision prochaine du cahier des charges régissant l’activité des laiteries.
Invité à s’exprimer sur les ondes de la Radio algérienne, le Directeur général de l’Onil, Khaled Soualmia a indiqué hier que les laiteries seront tenues selon le nouveau cahier des charges à fournir davantage d’efforts en matière de collecte du lait cru en vue d’augmenter la production du lait subventionné qui repose quasi totalement sur la poudre de lait importée. Le nouveau cahier des charges permettra ainsi de mettre fin à la pression enregistrée actuellement en matière de distribution et de production du lait, a affirmé M. Soualmia.
Le DG de l’Onil a appelé les éleveurs à la création de grandes coopératives agricoles d’élevage de vaches dépassant les 1500 têtes. L’Algérie dispose de 230 laiteries publiques et privées, dont seulement 119 laiteries produisent du lait subventionné, a-t-il rappelé précisant que l’Office avait mis à leur disposition 5000 tonnes de poudre de lait, ces six derniers mois, afin d’éviter la pénurie du lait subventionné et pasteurisé.
« Quelques 5.000 tonnes de poudre de lait seront mobilisées pour l’approvisionnement des laiteries durant le premier semestre de l’année en cours », selon M. Soualmia, qui a assuré que « l’Algérie possède un stock stratégique permettant de mobiliser des quantités supplémentaires sur le marché ». Évoquant les coûts de ces opérations, M. Soualmia a fait savoir que « la couverture de la demande nationale exprimée durant l’année 2021 a nécessité la mobilisation d’une enveloppe financière estimée à 600 millions de dollars avec des prévisions que celle-ci augmentecette année d’environ 10% au vue de l’évolution de la situation sur la scène internationale impactant grandement lesprix sur les marchés mondiaux ». Cette situation, estime-t-il, nécessite de penser « à mettre sur pied des fermes pilotes spécialisées dans l’élevage de vaches laitières et la production de lait de manière professionnelle. Une production qui appelle l’utilisation de techniques et moyens modernes pour produire les quantités nécessaires ».
Toujours au chapitre du développement de cette filière et sa modernisation, le directeur de l’Office nationale interprofessionnel du lait (ONIL) a estimé que « la réussite de cette filière passe par la succès de la stratégie nationale portant sur l’intégration de l’utilisation du lait frais produit localement avec la poudre de lait importée. Ce qui permettra de produire un lait d’une meilleure qualité avec des prix plus bas, réduisant ainsi la facture des importations ». Abordant justement la question de l’importation de la poudre de lait, M. Soualmia a fait savoir que « l’Office Interprofessionnel de Lait importe, chaque année, deux cents mille tonnes pour un taux de 47 à 50% tandis que le reste de la demande nationale est couvert par les importations des laiteries privées ».
Par ailleurs, le premier responsable de l’Onil a expliqué que « la poudre importée par l’ONIL sert à approvisionner les laiteries publiques et privées pour la production du lait pasteurisé subventionné via une opération conduite par une commission ministérielle chargée de déterminer les parts de chaque laiterie selon les besoins de chaque wilaya ». « Quelques 119 laiteries dont 15 laiteries publiques et 104 laiteries privées sont concernées par cette opération », a précisé M. Soualmia.
Enfin, le directeur de l’Onil s’est félicité des décisions prises par le dernier conseil des ministres sur instruction du président de la République d’augmenter les marges bénéficiaires des distributeurs et des producteurs de lait en sachet. Une décision, estimet-il, qui va sans nul doute encourager ces derniers à augmenter leur production et satisfaire ainsi la demande nationale. Il a affirmé le maintien du prix du lait subventionné à 25 DA, du fait que la marge bénéficiaire sera supportée par le Trésor public, rappelant que le ministère de l’Agriculture et du Développement rural s’attelait actuellement à recenser le nombre et les races de vaches laitières.
Kamel Nait Ameur