Multiplication des commerces informels durant le Ramadhan : Gare aux intoxications alimentaires
L’économie informelle en Algérie est le premier facteur de l’augmentation des risques d’intoxication alimentaire, durant le mois de Ramadhan.
En effet, chaque mois de Ramadhan, le commerce informel connaît une prolifération particulière. Différents produits de consommations de toutes qualités et de marques inconnues, sont mis en vente à des prix alléchants. Depuis les confiseries, jusqu’aux boissons, limonades et jus de différentes marques, la plupart inconnues pour le consommateur, tout est exposé à même les trottoirs. Outre ces produits, c’est aussi, les dates, les gâteaux et certains produits laitiers qui sont exposés dans des conditions d’hygiène et sanitaires, pour le moins que l’on puisse qualifier, d’inacceptables. Ces vendeurs informels venus de tous bords pour investir les rues et les espaces publics, afin d’écouler des produits de consommation, dont l’unique étiquette est la voix assourdissante des vendeurs, appellent les consommateurs à ne pas rater l’occasion. Le consommateur dont, le pouvoir d’achat est fortement impacté par la hausse des prix des produits de consommations, et sous l’influence du jeûne, se retrouve devant un produit, est une victime facile pour ce genre de pratiques qui font peser un risque réel pour sa santé. Une occasion pour ce consommateur de satisfaire un caprice Ramadanesque, sans pour autant se soucier de l’origine du produit, sa date de péremption entre autres données, que le consommateur est censé connaître. L’insouciance, l’indifférence et surtout l’absence de culture relative aux informations portées sur l’emballage des produits alimentaires, sont également l’autre facteur à l’origine de la multiplication des cas d’intoxications alimentaires, notamment durant le Ramadhan.
Les boissons, les jus et cherbet aux couleurs étranges qui attirent les foules, sont les produits qui caractérisent le Ramadhan. Des boissons spéciales Ramadhan que l’on retrouve sur les trottoirs et devant les entrées des espaces de commerces. Ces produits qui attirent le consommateur ne semblent pas susciter une quelconque interrogation chez les services de contrôle ! Face à de telles situations, la balle reste dans le camp des associations de consommateurs qui multiplient les campagnes de sensibilisation afin de mettre en garde contre ces produits à l’origine inconnue. Les associations de protection des consommateurs se sont transformées en un véritable filtre pour détecter tout ce qui échappe aux mailles des services de contrôle de la qualité notamment. On cite à ce titre l’exemple de la mise en garde lancée par l’APOCE, sur les dangers de la consommation de la « Zalabia ». Cette confiserie très prisée par les Algériens notamment durant le mois de Ramadhan, semble présenter un risque extrême pour la santé humaine. Selon la mise en garde publiée sur sa page Facebook, l’APOCE a révélé que la consommation de la Zalabia, augmente de façon importante les risques d’atteinte au cancer. Un dépliant de sensibilisation a été conçu dans ce sens, explique que la consommation de ce produit qui contient des ingrédients à mettre au rebut, durant le ramadhan présente un risque important pour la santé. Selon la même source, il s’agit notamment de la farine blanche et de l’huile végétaletransformée, du sucre blanc concentré et du colorant alimentaire. Selon les explications apportées par l’APOCE, l’huile cuite dans de l’huile sous une haute température donne un produit cancérigène connu sous le nom d’acrylamide. Cette molécule est connue comme étant un cancérogène avéré par le centre international de recherches sur le cancer (CIRC). Ainsi, au moment où l’APOCE appelle à la réduction autant que possible de la consommation de cette friandise, celle-ci est exposée dans des conditions d’hygiène et de conservation inappropriées.
Le mois de Ramadhan est le mois de la consommation par excellence et représente une opportunité pour les activités commerciales de tous bords, notamment les activités informelles et illégales versant dans l’alimentaire, lesquelles augmentent les risques d’intoxications. Des affections provoquées par des produits fabriqués dans des ateliers clandestins, existant ici et là dans plusieurs wilayas du pays. Ces pratiques, œuvres de personnes animées par le gain facile et rapide, non seulement échappent au contrôle des services concernés mais, prennent en otage la santé publique des consommateurs, le plus souvent victime d’intoxications alimentaires mortelles.
Sofia Chahine