Jil Jadid : « L’Algérie doit retrouver un consensus politique national »
La poursuite d’une politique sociale par le Gouvernement doit assurer la protection des franges de la population les plus exposées, a estimé hier Jil Jadid. Dans un communiqué sanctionnant la réunion consacrée à l’adoption des avant-projets d’amendements des statuts ainsi que le texte définissant la stratégie du parti, présentés par la Commission Préparatoire du 2ème Congrès, le parti de Soufiane Djilali a estimé que « le soutien de plusieurs catégories de nos concitoyens reste inévitable. Cependant, les efforts du pays doivent maintenant être axés sur le développement économique, en particulier sur une ré industrialisation plus offensive. C’est l’activité économique qui peut assurer à terme un niveau de vie compatible avec les besoins des Algériens et non pas la distribution de la rente, elle-même vouée à l’extinction ».
Au sujet de la situation politique du pays, le parti Jil Jadid relève que « l’Algérie devra faire face à plusieurs défis dont les origines sont autant endogènes ou exogènes ». Au plan interne, explique-t-il dans son communiqué, « le pays doit rapidement retrouver un consensus politique national pour renouer les fils de la confiance, réhabiliter la politique et faire face aux potentielles perturbations sociales à venir au vu de la faiblesse de notre système économique, du chômage endémique, de l’inflation excessive due en bonne partie à une dépendance trop élevée aux importations, de l’absence d’une dynamique de l’investissement, d’un système financier rigide et d’une bureaucratie toujours plus entreprenante devenue l’outil par excellence pour une corruption active ». Il met en garde contre des facteurs susceptibles, selon lui « de renforcer la défiance de la société algérienne à l’égard des institutions publiques à l’instar des difficultés sociales, les poursuites judiciaires avec détentions préventives excessives pour activisme politique, le manque flagrant de communication de l’appareil judiciaire et politique, a fortiori lorsqu’il y a mort d’homme, la fermeture inexpliquée des médias ».
Revenant à la situation économique du pays, Jil Jadid estime que « l’embellie des exportations d’hydrocarbures donne par ailleurs, une marge de manœuvre au Gouvernement qu’il devrait cependant exploiter à bon escient pour la mise en œuvre d’un véritable programme de développement stratégique multisectoriel ». « De son côté, l’investissement productif devrait être largement stimulé et ouvert tant aux capitaux nationaux qu’étrangers outre la hausse des coûts de l’énergie en Europe désormais structurelle, qui peut donner une opportunité aux entreprises européennes de délocaliser certaines de leurs productions en Algérie. C’est à l’Algérie d’exploiter cette fenêtre de tir au mieux de ses intérêts », ajoute-t-il expliquant que « l’afflux d’une nouvelle manne grâce aux hydrocarbures devrait par contre inciter les autorités publiques à une gestion sécurisée des réserves financières du pays ». Il estime en ce sens qu’« à l’ombre du conflit sur l’Ukraine entre les pays de l’OTAN/UE versus la Russie, tant militaire qu’économique, les risques sur la valeur des monnaies et des obligations d’Etat, deviennent trop élevés ». Dans ce même ordre d’idée, le parti de Soufiane Djilali recommande aux pouvoirs publics de s’engager à convertir ses avoirs en dollars et euros en détention d’Or physique et/ou de matières premières et à les domicilier sur le territoire national. Enfin, Jil Jadid fera remarquer qu’ « à présent, il est évident pour tout le monde que notre indépendance alimentaire est devenue un enjeu capital ».
Kamel Nait Ameur