Marché pétrolier et gazier : Moscou table sur une reprise de la demande
La tenue du Forum économique de Saint-Petersbourg a constitué une véritable tribune à travers laquelle Moscou a tenu à mettre en avant ses objectifs en termes de développement économique et de partenariat, sur fond de découplage économique mondial et de refonte de l’échiquier géopolitique. Des objectifs clairement mis en avant par le président russe Vladimir Poutine lors de son discours d’ouverture. Il affiche ainsi de l’optimisme, malgré les sanctions économiques imposées par l’Occident, mettant en avant leur manque d’efficacité. Et c’est ce même optimisme qui empreint les perspectives russes en matière d’énergie, malgré les annonces européennes en ce qui concerne l’arrêt de l’importation d’hydrocarbures russes d’ici la fin de l’année. D’ailleurs Moscou n’a pas attendu pour prendre l’initiative en réduisant de plus du tiers ses approvisionnements en gaz en direction de l’Union européenne. La France ne reçoit plus de gaz russe depuis mercredi, l’Italie ne reçoit plus que 50% du gaz demandé depuis vendredi et les livraisons à l’Allemagne via le gazoduc North Stream 1 ont dégringolé de 60%. Gazprom a, auparavant suspendu l’approvisionnement en gaz de la Pologne, de la Bulgarie et de la Finlande, entre autres, faute de paiements en roubles. Mais qu’importe. Les prix du gaz flambent et le géant russe a trouvé d’autres débouchés pour ses hydrocarbures, notamment en Asie.
C’est ainsi que le directeur général de la société russe Gazprom, Alexandre Diokov a fait savoir que « les besoins des pays de l’Asie représentent actuellement 50% de la production russe tandis qu’il n’y a pas longtemps, la demande européenne représentait ¾ de celle-ci ». En fait, le même responsable qui intervenait aussi lors du sommet économique de Saint Petersburg n’a pas manqué d’affirmer que « l’Europe peut se passer du pétrole russe mais, sans omettre de se poser la question sur les prix nécessaire à l’acquisition du même produit dans d’autres pays ».
Hausse de 12% des exportations d’hydrocarbures russes
Des prix qui risquent de flamber encore au regard de la solidité de la demande demande mondiale sur les hydrocarbures, sur fond d’incertitudes sur la reprise des activités de production d’hydrocarbures dans plusieurs pays. C’est ce qu’a d’ailleurs mis en avant, le vice premier ministre russe Alexander Novak, lequel a souligné « la reprise voire la hausse de la demande mondiale sur les hydrocarbures après le recul de la pandémie et la tendance va se poursuivre davantage après la reprise des transports aériens et maritimes ». Toutefois, « la reprise sera affectée par les incertitudes qui planent encore sur la reprise d’activité dans certains pays producteurs comme le Venezuela, l’Iran et la Libye », estime-t-il. La faiblesse de l’investissement dans ces pays en plus du manque dans les infrastructures de base engendre, estime-t-il, un manque dans la production et ainsi un manque au niveau de l’offre mondiale qui sera également impactée par les turbulences qui surviennent actuellement dans le monde. Ces points, explique M. Novak, « empêcheront de leur côté, une exploitation optimale des ressources dans ces pays ». Ce qui, ajoute-t-il, se répercutera sur l’offre mondiale. Par ailleurs, rassurant de l’inexistence d’une volonté russe de réduire sa production, M. Novak expliquera que « la levée des sanctions sur l’Iran et le Venezuela leur permettra à moyen terme d’augmenter leur production de 2,5 millions de barils par jour ». Évoquant la production d’hydrocarbures, le vice premier ministre russe a fait savoir que les exportations de son pays en hydrocarbures a connu, du mois de janvier à mai, une croissance évaluée à 12% ».
Akli Amor