Visite du Président Tebboune à Oran : Lever les entraves bureaucratiques
Le Président de la République , Abdelmadjid Tebboune, a mis l’accent sur «la nécessité d’associer les jeunes compétences dans la réalisation et la gestion des grands projets».
Le président de la République est depuis jeudi à Oran où il a pris part à la cérémonie de lancement officiel des Jeux méditerranées, en sus d’avoir inauguré plusieurs infrastructures, dont nombre ont été réalisées en perspective de ces Jeux.
Jeudi donc, au cours d’une tournée au cours de laquelle il a inauguré une série de projets structurants au profit de la wilaya d’Oran, il insisté sur la nécessité de «bannir les embuches bureaucratiques qui entravent l’investissement». Alimentation en eau potable, la nouvelle aérogare d’Oran, le complexe olympique Miloud Hadefi et le village Méditerranéen, tels ont été les points principaux qui ont constitué l’agenda de la visite de Tebboune dans la wilaya d’Oran.
Garantir l’AEP
Au cours de la visite d’inspection et de travail qu’il a effectuée jeudi dans la seconde capitale du pays, Oran, le Président de la République a, dés en atterrissant à l’aéroport Ahmed Benbella, pris l’hélicoptère pour l destination de l’extrême ouest de la wilaya d’Oran, très précisément à Ain El Karma, ou il a procédé à la pose de la première pierre du projet de réalisation d’une station de dessalement d’eau de mer, dans la localité de Cap Blanc, dans la commune agricole d’Ain El Karma dans la daïra de Boutlélis. La station de dessalement de Cap Blanc à Ain El Karma vient en appoint pour consolider les capacités de production d’eau potable dans la wilaya d’Oran. Sa réalisation a été confiée aux filiales de la Sonatrach pour un délai ne dépassant 28 mois.
Ainsi, en posant la première pierre du projet de réalisation de la station de dessalement d’eau de mer de Cap Blanc dans la commune d’Ain El Karma, le Chef de l’Etat a mis l’accent sur la nécessité «d’assurer un approvisionnement régulier des citoyens en eau potable durant la période estivale et d’éviter les coupures durant de longues périodes». Il a souligné qu’«il est formellement interdit de couper l’eau durant deux jours successifs», relevant qu’«il était du devoir des autorités concernées de respecter leurs engagements vis-à-vis du citoyen en ce qui concerne les programmes d’alimentation en eau potable». En ce sens, il a indiqué que «le citoyen n’exige pas des miracles». «Il est préférable d’assurer un approvisionnement en eau durant deux ou trois heures par jour plutôt que de couper l’AEP pour une longue période», a-t-il recommandé. Le Président Tebboune a recommandé «l’utilisation de l’eau dessalée pour satisfaire les besoins des consommateurs, alors que celle provenant des nappes et des barrages devrait être réservée pour l’irrigation agricole». «Aujourd’hui, nous sommes en mesure de réaliser ces stations avec nos propres moyens», a-t-il indiqué, expliquant que «la conjugaison des efforts permettra de libérer l’Algérie des problèmes d’approvisionnement en eau potable».
Sonatrach, levier de la souveraineté nationale
Évoquant la question liée aux projets portant sur la réalisation de cinq stations de dessalement d’eau de mer d’une capacité de 300.000 m3 par jour chacune dans différentes wilayas et devant permettre de porter la production à 3,3 millions de m3, le Président de la République a souligné qu’«il s’agit d’importantes infrastructures qui garantiront l’approvisionnement en eau potable, notamment dans les villes à forte densité démographique», rappelant que «l’Algérie, avec ses 74 barrages hydrauliques, dont 90% ont été construits après l’indépendance, occupe la première place dans ce domaine à l’échelle maghrébine et africaine ». «
Le Président Tebboune a également salué à l’occasion le rôle joué par Sonatrach qui est, a-t-il dit, « l’un des puissants leviers de la souveraineté nationale de l’Algérie ». Sonatrach est « le bouclier qui protège l’Algérie après ses forces armées, les militants et les citoyens », a affirmé le président de la République. Il a également souligné que l’histoire retiendra que cette société nationale a permis à l’Algérie de « faire entendre sa voix haut et fort et garder la tête haute dans une conjoncture très sensible ». Après avoir suivi un exposé sur les réalisations les plus importantes du groupe Sonatrach depuis 2020, le Président Tebboune a insisté sur la révision de l’investissement en matière de production de gasoil, soulignant que la tendance mondiale se dirige vers la réduction de l’utilisation de ce type d’énergie.
Le président de la République a donné des instructions à l’effet d’étudier cette question avec les ministères des Transports et de l’Energie « afin que l’investissement ne soit pas vain dans la production de ce type de carburant ».
La nouvelle aérogare, première vitrine du pays
De retour d’Ain El Karma, le Président de la République a inauguré la nouvelle aérogare de l’aéroport international d’Oran. Sur place, il a insisté sur la mise en place des moyens devant accompagner cette nouvelle infrastructure. Il s’agit, selon Abdelmadjid Tebboune, «des sociétés étatiques fortes qui se chargeront de sa maintenance, appelant les responsables de l’aéroport «à améliorer la qualité des prestations de service et assurer une gestion optimale de cette aérogare». «Il faut désormais changer de mode de gestion et confier aux jeunes compétences la gestion des grands projets», a t-il affirmé. La nouvelle aérogare d’Oran est construite en prenant en compte les normes internationales, en les combinant avec les styles architecturaux mauresques et modernes. Sa capacité d’accueil est de 3,5 millions passagers par an et pourrait atteindre jusqu’à 6 millions de passagers. Elle comprend une zone de fret aux standings internationaux d’une superficie de 4.000 mètres carrés, alors que la capacité d’accueil de cette infrastructure (parking) a été augmentée de 15 à 25 avions.
L’éclairage à l’intérieur de l’aérogare est alimenté par l’énergie solaire, devenant ainsi le premier aéroport au niveau africain à adopter cette nouvelle technologie. Quelque 4.550 panneaux photovoltaïques de haute qualité ont été installés sur le toit de l’édifice, sur une superficie de 14.500 m2. Cette technologie permet la récupération de 25% de l’énergie qui alimentera l’aéroport international d’Oran. L’aérogare est également dotée d’un parking de trois étages pouvant accueillir 1200 véhicules, ainsi que d’un autre parking extérieur d’une capacité similaire.
Lors d’une autre halte, le chef de l’État a inauguré l’hôtel 5 étoiles « AZ Grand Oran » dans la daïra d’Es-Sénia. L’occasion pour lui d’insister sur la levée définitive des obstacles bureaucratiques qui entravent l’investissement. « Un Algérien qui investit dans un hôtel 5 étoiles à l’intérieur du pays, pas nécessairement à Alger, et avec son argent propre ne demandant aucun crédit à l’Etat, il faut le traiter avec égard », a déclaré M. Tebboune, saluant les investissements réalisés par le propriétaire de cet hôtel. Le président de la République a rappelé, au passage, « des gens qui ont pris de l’argent de l’Etat et l’ont investi à l’étranger ». Le président de la République a aussi exhorté cet opérateur économique à investir dans le Sud du pays, tout en insistant sur la formation dans le domaine de l’hôtellerie dans des établissements algériens spécialisés.
L’infrastructure sportive a également constitué le centre principal de la visite du Président. A Bir El Djir, dans la partie est d’Oran, Abdelmadjid a donné le coup d’envoi du nouveau complexe olympique baptisé au nom de l’ancien joueur international, le défunt Miloud Hadfi. Il a également inspecté un stade de football d’une capacité de 40.000 places, une salle omnisports et un centre pour sports aquatiques, ainsi que le village méditerranéen. Tebboune a mis l’accent sur l’entretien et la maintenance du nouveau complexe d’Oran et l’association du mouvement associatif et le milieu sportif dans la gestion des affaires du stade.
«Il faut dire la vérité aux gens»
Le Président de la République a, par la même occasion, procédé à l’inauguration d’un hôpital des grands brûlés. Cet établissement hospitalier est de capacité d’accueil de 125 lits. Il comprend un service de prise en charge des grands brûlés, un autre destiné à la chirurgie réparatrice pour enfants et adultes, un service de réanimation et un autre de chirurgie maxillo-faciale. Le Président de la République a mis l’accent sur «la nécessité d’ouvrir de nouveaux services des urgences pour atténuer la pression exercée sur les hôpitaux qui traitent les grands brûlés».
Pour quoi ne pas dire la vérité aux gens, s’est demandé le Président sur le site tout en recommandant «la nécessité de la construction des hôpitaux dans les grandes villes et construire des hôpitaux spécialisés en passant au stade supérieur». Selon le Président de la République «le seul et unique problème qui a dénature le secteur de la santé est le service des urgences», rappelant que «les urgences sont comme des services de médecine générale». Selon les responsables locaux, l’hôpital spécialisé en urgences d’Oued Tlélat sera inauguré dans un mois.
Amar Malki