La BM met en avant un retour aux niveaux de croissance pré-Covid en Algérie : La page de la crise tournée !
Les indicateurs économiques sont au vert. Après le Fonds monétaire international c’est au tour de la Banque mondiale de confirmer la tendance à la résilience de l’économie algérienne aux chocs qui ont affecté l’économie mondiale.
Dans un rapport publié la semaine dernière, la Banque mondiale a mis en avant une évolution positive des indicateurs macroéconomiques en Algérie, de même qu’une nette amélioration des soldes extérieurs et budgétaires cette années. Une évolution qu’elle impute en partie à la hausse sensible de la production et des exportations d’hydrocarbures, même si elle souligne la nette amélioration des indicateurs dans les secteurs hors-hydrocarbures qui doivent renouer dès cette année avec leurs niveaux pré-pandémiques.
Un contexte favorable que l’Algérie devrait mettre à profit, recommande l’institution de Bretton Woods, pour renforcer la résilience et entreprendre les réformes qui s’imposent. D’ailleurs, le rapport qui s’appuie sur les indicateurs macroéconomiques de l’exercice 2021, a été publié sous le titre « Renforcer la résilience en période favorable ». « Soutenu par l’augmentation de la production et des exportations d’hydrocarbures, le PIB de l’Algérie a retrouvé son niveau pré-COVID au quatrième trimestre de 2021 », note la Banque mondiale qui précise que le secteur des hydrocarbures et celui des services ont affiché une reprise plus marquée et ont été les principaux moteurs de la croissance économique algérienne l’année dernière. « Le rebond de l’économie a toutefois souffert d’une baisse de l’activité agricole et d’une reprise incomplète dans le secteur manufacturier public » indique cependant le rapport qui estime aussi que la création d’emplois a pris du retard et, à la fin de 2021, le nombre de demandeurs d’emploi inscrits était nettement supérieur à celui enregistré avant la pandémie. L’institution de Bretton Woods explique par ailleurs que le PIB hors-hydrocarbures est resté inférieur de 1,6 % à son niveau de 2019, et l’inflation a continué d’augmenter, en partie en raison de facteurs à l’échelle internationale. Elle met, toutefois, en avant les efforts consentis pour limiter l’impact de ces facteurs. « Les autorités ont réagi en mettant en œuvre un ensemble de mesures destinées à limiter l’impact de la hausse des prix sur le pouvoir d’achat des ménages, dont notamment l’introduction d’une allocation chômage pour les personnes à la recherche d’un premier emploi », souligne la Banque mondiale.
Le rapport constate que la hausse continue à l’échelle mondiale des prix des hydrocarbures a permis de compenser l’augmentation de certaines importations, notamment les céréales, et de résorber le déficit du compte courant, permettant une stabilisation relative des réserves de change. Le déficit budgétaire global a baissé de 12 à 7,2 % du PIB en 2021, à la faveur principalement des recettes issues de l’exportation des hydrocarbures, qui ont augmenté de 36 %.
« Malgré le rebond de l’économie algérienne, des défis subsistent, qui sont en outre aggravés par la forte volatilité des prix du pétrole et une dynamique économique mondiale incertaine », souligne Jesko Hentschel, directeur des opérations de la Banque mondiale pour le Maghreb qui recommande « la poursuite des efforts de réforme visant à stimuler l’activité du secteur privé qui sera essentielle pour stimuler une croissance inclusive et créer des emplois. »
Le rapport prévoit que la reprise économique de l’Algérie se poursuivra en 2022, notamment grâce au rétablissement du segment hors-hydrocarbures de l’économie à son niveau d’activité prépandémie. Les exportations d’hydrocarbures devraient également se maintenir à un niveau élevé, générant un surplus du compte courant et une hausse marquée des recettes budgétaires. « Toutefois, la baisse des prix et des volumes des exportations d’hydrocarbures anticipée pour 2023-2024, dans un contexte d’incertitude quant à l’évolution de l’économie mondiale, pourrait entraîner une détérioration graduelle des équilibres extérieurs et budgétaires », avertit la BM. L’institution de Bretton Woods qui souligne les risques liés à l’inflation et qui reste une préoccupation mondiale, recommande des « politiques budgétaires et monétaires prudentes, ainsi que des réformes favorisant la concurrence, contribueront à limiter les pressions inflationnistes et à soutenir une croissance plus inclusive et plus durable ».
Samira Ghrib