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Libye : Le Conseil présidentiel annonce un plan de sortie de crise

Le Conseil présidentiel libyen avait annoncé, il y a quelques jours, son intention d’user de ses prérogatives exécutives en cas de persistance des blocages qui alimentent la crise en Libye. Il passe aujourd’hui à l’acte et annonce un plan de sortie de crise. 

Quelques jours après l’échec des négociations entre le président du Haut conseil d’État libyen, Khaled El Mechri établi à Tripoli et le président du Parlement de Tobrouk à l’Est, Aguila Salah sur la base constitutionnelle, le Conseil présidentiel a annoncé 

mardi avoir élaboré un plan visant à sortir le pays de l’impasse politique en organisant des élections. « En réponse aux appels légitimes des Libyens et afin de satisfaire leurs demandes de changement, (…) le conseil présidentiel (CP) a préparé un plan d’action pour sortir le pays de la crise politique », a-t-il souligné dans un communiqué. Le Conseil présidentiel a assuré que celui-ci visait à « préserver l’unité du pays, écarter le spectre de la guerre et la division, limiter l’ingérence étrangère et pousser vers un règlement national ». Abdallah Allafi, numéro deux du CP, qui comprend trois membres représentants les trois provinces historiques de la Libye, et désignés dans le cadre du Forum de dialogue interlibyen, sous l’égide de l’ONU doit discuter avec les camps rivaux pour élaborer une feuille de route aboutissant à la tenue d’élections présidentielle et législatives « selon un échéancier précis ». 

Cette initiative du CP, lui-même issu d’un processus de paix de l’ONU, intervient en réponse aux appels répétés d’acteurs politiques libyens lui demandant d’intervenir pour trouver une solution à la crise et assurer la tenue des élections « le plus tôt possible », selon le communiqué. Depuis vendredi, plusieurs villes libyennes ont été le théâtre de manifestations contre la dégradation des conditions de vie marquées par de longues coupures d’électricité, une inflation galopante et d’interminables files d’attente aux stations d’essence.Une grogne populaire qui dénonce également les divisions qui alimentent la crise et l’instabilité en Libye. Les manifestants ont d’ailleurs appelé à la tenue d’élections. 

Des scrutins présidentiel et législatif devaient initialement se tenir en décembre 2021 pour couronner un processus de paix parrainé par l’ONU. Mais ils ont été reportés sine die. Un report qui induit une complication de la crise en Libye, après l’annonce par le parlement de Tobrouk allié de Kahlifa Haftar du retrait de confiance au gouvernement de transition Dbeibah désigné dans le cadre du processus de l’ONU et la création d’un gouvernement parallèle dirigé par Fathi Bachagha, ainsi que le retrait des éléments de Haftar du dialogue 5+5 sous l’égide de l’ONU. Les tensions qui s’en suivirent ayant abouti à la reprise des combats. 

Les 26 partis politiques libyens ont pris a demandé des mesures concrètes pour s’attaquer aux racines de la crise dans le pays et permettre la tenue d’élections présidentielles et législatives, et atténuer « les souffrances des citoyens après que des années de conflit qui les a épuisés, et a déchiré le tissu social, le taux de pauvreté ayant atteint des niveaux sans précédent ». « 

R.I.

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