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Taïwan : La Chine ne laissera « aucune marge de manœuvre » aux séparatistes

Dans un « livre blanc », Pékin promet de ne laisser « aucune marge de manœuvre » aux séparatistes à Taïwan, soulignant que « l’usage de la force » pour reconquérir l’île restait sur la table « en dernier recours ».

Ce nouvel avertissement intervient après de vastes exercices militaires chinois effectués ces derniers jours autour de l’île, en réplique à la visite à Taipei de la présidente de la chambre des représentants américaine Nancy Pelosi. Le séjour que Pékin qualifie de provocation.

Le Bureau des affaires de Taïwan, un organisme du gouvernement chinois, a publié hier un « livre blanc » détaillant la manière dont Pékin envisage de concrétiser la réunification avec Taïxan, notamment via des incitations économiques. « Nous sommes disposés à créer un vaste espace (de coopération) afin de parvenir à une réunification pacifique », indique le document, en forme de main tendue aux autorités taïwanaises. « Mais nous ne laisserons aucune marge de manœuvre aux actions séparatistes ayant pour objectif une pseudo-indépendance de Taïwan, et cela, sous quelque forme que ce soit. 

« Nous ne nous engageons pas à renoncer à l’usage de la force », souligne mercredi le livre blanc, le premier sur ce thème depuis 2000. « La force serait utilisée en dernier recours, dans le cas de circonstances impérieuses. Nous serions contraints de prendre des mesures drastiques face aux provocations des séparatistes ou de forces extérieures, si ceux-ci venaient à franchir nos lignes rouges. « Le livre blanc fait également miroiter la prospérité économique après la « réunification ». La Chine propose ainsi de renforcer les liens culturels, en matière de sécurité sociale, de santé ou encore de promouvoir une meilleure « intégration » économique via notamment des « politiques préférentielles ». « Avec une patrie forte sur laquelle s’appuyer, les compatriotes taïwanais seront plus forts, plus confiants, plus en sécurité et seront davantage respectés sur la scène internationale », promet le texte. 

Contrairement au gouvernement précédent, Mme Tsai refuse de considérer que Taïwan et la Chine continentale font partie d’une « Chine unique ». Une position qui a fortement tendu les relations avec Pékin. La Chine considère comme « séparatiste » le parti de la présidente taïwanaise, mais également toute personne militant publiquement pour l’indépendance ou pour la dilution de l’identité chinoise des Taïwanais. Pékin a conduit ces derniers jours ses plus importants exercices militaires jamais organisés autour de Taïwan. Elle s’est notamment entraînée à un blocus de l’île avec avions, navires et tirs de missiles balistiques. Ces manoeuvres devaient se terminer dimanche, mais elles se sont poursuivies lundi et mardi.  L’armée chinoise a publié mercredi des photos et vidéos des opérations menées la veille. Elles montrent notamment des avions de chasse décoller, filmer le littoral taïwanais ou encore être ravitaillés en vol. « Toute tentative de s’opposer par la force armée (…) à la réunification » est « vouée à l’échec », avait répondu devant la presse Wang Wenbin, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.

R.I. avec AFP

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