Les dernières troupes de Barkhane quittent le Mali : Le retrait de la France acté
Le ministère français des Armées a annoncé hier le départ des derniers soldats français de la force Barkhane, présente au Mali depuis neuf ans.
«Ce jour à 13H00 [heure de Paris], le dernier détachement de la force Barkhane présent sur le sol malien a franchi la frontière entre le Mali et le Niger», a ainsi fait savoir l’état-major français dans un communiqué. «La France reste engagée au Sahel», a souligné dans un autre communiqué la présidence française, ainsi que «dans le Golfe de Guinée et [dans] la région du lac Tchad avec tous les partenaires attachés à la stabilité et à la lutte contre le terrorisme».
Cette annonce acte le départ des forces d’interventions armées françaises du Mali. Un retrait entamé le 17 février dernier, sur fonds de tensions entre Paris et Bamako.
Poussés vers la sortie par Bamako, les Français ont transféré ces six derniers mois toutes leurs emprises à l’armée malienne, dont la dernière, à Gao, hier.
Notons que des manifestants ont défilé hier à Gao pour réclamer le départ définitif des militaires français de Barkhane dans les 72h. Plusieurs dizaines de personnes ont manifesté hier dans une ville du nord du Mali pour accélérer le départ de la force militaire française Barkhane, ont indiqué des organisateurs et des élus locaux à l’AFP. «Nous donnons à compter de ce jour un ultimatum de 72h pour le départ définitif de Barkhane», ont déclaré des manifestants se présentant comme «les forces vives» de Gao, une ville située dans le nord du pays, en proie au terrorisme. «Barkhane dégage», «Barkhane parrain et allié des groupes terroristes», «Aucune puissance étrangère ne fera du Mali son butin», brandissaient des manifestants sur des banderoles, selon des photographies transmises par les organisateurs à l’AFP. «Les marcheurs ont été reçus par le directeur de cabinet du gouverneur à qui ils ont remis leur déclaration», a déclaré à l’AFP Issa Idrissa, responsable de la communication du gouverneur. La manifestation a été confirmée à l’AFP par d’autres responsables locaux.
Les rapports entre les autorités de transition à Bamako et Paris se sont dégradés ces derniers mois, poussant les deux pays à la rupture après neuf ans de présence militaire française dans ce pays du Sahel. Bamako estime que la France n’a plus de «base légale» pour opérer au Mali.
Notons sur un autre volet que les autorités maliennes ont réagi à l’annonce du retrait de l’Allemagne de la Minusma. L’Allemagne a annoncé vendredi la suspension de la majeure partie de ses opérations militaires dans le cadre de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (Minusma), évoquant « un nouveau refus » de survol par le gouvernement malien. Ce à quoi Bamako a répondu que le Mali n’a pas refusé le survol de son territoire aux avions du contingent allemand, mais il a été juste demandé à l’Allemagne de se conformer au nouveau mécanisme d’approbation des rotations qui a été établi pour des impératifs de sécurité nationale.
R.I. et agences